Baddou Zaki a été sanctionné par un an avec sursis, assorti d'une amende de 60.000 DH après avoir envahi la pelouse du stade lors du match FAR-WAC. Il revient sur les tenants et les aboutissants de cette décision. ALM : Vous avez rejoint le WAC dans l'espoir de conquérir des titres. Pensez-vous que vous allez atteindre ces objectifs ? Baddou Zaki : J'ai rejoint le Wydad pour redorer l'image du club qui avait mal terminé la précédente saison. En effet, une grosse somme d'argent a été dépensée, mais en vain. Le rendement de l'équipe n'était pas à la hauteur des aspirations des Wydadis. On avait aussi remarqué l'absence de la bonne discipline au sein du groupe. Devant ce constat, des efforts ont été fournis par les joueurs, les dirigeants et le staff technique, sans oublier le soutien du public pour sauver cette grande équipe. Si l'on compare les résultats réalisés aujourd'hui à ceux de l'année dernière, je pourrais avancer qu'il y a une nette amélioration dont je suis vraiment satisfait. Maintenant, quatre ou cinq équipes se disputent le titre de champion national, dont le Wydad. Mais, le moindre résultat qu'on peut accepter est celui d'occuper la troisième place du classement général. L'équipe devrait aussi décrocher des tickets pour les compétitions africaines.
On laisse entendre que le Wydad a été lésé. Qu'en dites-vous ? Le Wydad a été victime de décisions de quelques arbitres. L'équipe l' a d'ailleurs payé cher. S'agissant de l'arbitrage, je tiens à préciser que les arbitres font partie des plus compétents en Afrique. On se rappelle tous que le défunt Saïd Belqola avait arbitré la finale du Mondial 1998. Mais malheureusement, les performances des arbitres nationaux diminuent lorsqu'il s'agit d'une rencontre nationale. Je comprends que l'erreur est humaine, mais lorsqu'on remarque des fautes commises avec l'intention de nuire, on ne peut pas maîtriser ses nerfs. Comment trouvez-vous la sanction ? Il n'y a pas un texte législatif explicite dans ce genre d'affaires. Pour cela, je tiens à dire qu'il n'y a pas de jugement d'un an qui se prononce avec sursis avec une telle amende. Je pense que la commission doit revoir ses cartes pour rendre crédibles ses jugements. Je pense aussi que je ne suis pas le seul entraîneur à se plaindre. D'autres équipes ont été lésées et d'autres n'ont pas du tout été jugés alors qu'ils méritaient des jugements plus sévères. Il faut plus de démocratie si on veut donner une crédibilité aux règlements et lois qui régissent le football. Comment expliquez-vous votre entrée sur le terrain du jeu ? C'était naturel. Je n'ai pas pénétré la pelouse du stade pour attaquer l'arbitre, moralement ou physiquement, mais pour lui dire que sa décision était injuste. Sa décision nuit à l'arbitrage et au jeu. On a eu l'occasion de voir des entraîneurs de renom dans des championnats professionnels entrer sur le terrain. Certainement, ils ont été sanctionnés mais avec des sanctions moins sévères. Je voulais juste transmettre mon mécontentement vis-à-vis des décisions de l'arbitre. Qu'est-ce qui va changer dans votre comportement après cette sanction ? Rien ne va changer dans mon comportement ou ma conduite ! Et je ne regrette absolument pas mon acte puisque je ne fais que mon travail. Je suis professionnel et je n'hésiterai pas à manifester mon contentement à chaque fois que le Wydad est lésé dans ses droits. Pourquoi avez-vous démissionné du Wydad et décidé en fin de compte de garder votre poste ? La décision de la commission de discipline était une fatwa. J'ai démissionné parce que j'ai senti que j'étais dans la ligne de mire, et par conséquent le Wydad aussi. Le jugement avec sursis en témoigne. Si j'ai démissionné c'est pour sauvegarder les intérêts du Wydad. Mais, le comité du club a refusé ma décision parce que le Wydad traverse un moment crucial dans le championnat et aussi parce qu'un travail important commence à s'instaurer au sein de l'équipe.