Amal Ziadi, présidente de l'association Mouvement des femmes du Maroc, affirme que le principe du quota est pour le moment le seul moyen pour augmenter le taux de participation de la femme dans la vie politique. ALM : Votre association a tenu, vendredi 21 novembre, à Rabat, une rencontre sous le thème «La femme et la jeunesse: prochaines échéances, quels horizons?». Pourquoi soulever aujourd'hui la question de la participation de la femme dans la gestion de la chose publique? Amal Ziadi : Nous avons choisi de tenir cette réunion en perspective des élections communales de 2009. Compte tenu du problème de la marginalisation de la femme dans la vie politique, nous souhaitons à travers les différents séminaires et réunions organisés sensibiliser non seulement la femme, mais aussi les différents partis politiques de l'importance de l'intégration de la femme dans la vie politique nationale. Notre objectif est de leur redonner confiance dans la vie politique pour qu'elles participent en masse lors des prochaines échéances électorales. Nous souhaitons également restituer la place de la femme dans le champ politique. Nous ne réclamons pas l'égalité, mais plutôt une représentativité respectable lors du tiers sortant. Que revendiquent plus concrètement les femmes pour une meilleure représentativité dans les instances élues ? Nous avons renouvelé une demande adressée au ministère de l'Intérieur. Nous demandons au ministère de tutelle d'octroyer des bourses aux femmes qui appartiennent aux associations politiques et qui participent aux élections communales de 2009, sans une étiquette politique. De même, nous avons adressé une demande d'octroi d'une plage horaire à la HACA pour permettre aux femmes sans appartenance politique de s'exprimer sur la télévision. Nous revendiquons également la nécessité d'activer les recommandations contenues dans les discours royaux soutenant la femme et la jeunesse. Nous appelons également à revoir le principe du quota par le biais de la liste nationale par tous les partis politiques qui ont exploité cette liste à leurs fins personnelles alors que la liste est un cadeau que SM le Roi Mohammed VI a dédié à la femme pour pouvoir intégrer le Parlement. Nous réclamons, en outre, une démocratie interne dans les différents partis politiques. Le système du quota est-il pour vous le meilleur moyen pour augmenter le taux de participation de la femme dans la vie politique ? Nous plaidons pour le quota, parce que c'est le seul moyen qui se présente pour atteindre nos objectifs. Le quota représente pour nous une phase intermédiaire pour adhérer à la gestion de la vie publique. Mais je n'espère pas que l'on revit « les limites du quota ». Je n'aimerais pas que l'on exploite le système de quota à des fins personnelles. Il faut que certains secrétaires généraux de partis tiennent compte de l'expérience et du militantisme des femmes pour les intégrer dans la liste nationale loin de tout clientélisme et du favoritisme. Le quota reste le seul moyen pour permettre à la population de faire confiance à la femme. La femme ne doit-elle pas plutôt compter sur ses propres compétences pour s'imposer ? En tant qu'association, nous comptons organiser des séminaires ou des journées d'étude pour former les femmes à la gestion locale. Et ce, en collaboration avec le ministère de l'Intérieur. La sensibilisation reste un élément très important. Elle est nécessaire dans l'état actuel des choses. Mais, je reste confiante en ses compétences et je sais bien qu'elle est capable de relever les défis.