à quelques heures de l'ouverture du congrès de Reims, le nom de Ségolène Royal, comme candidate à la succession de François Hollande, est revenu hanter les fédérations et faire la Une de l'actualité. Le frigidaire dans lequel Ségolène Royal avait enterré sa candidature au premier secrétariat du Parti socialiste ne sera pas resté fermé longtemps. A peine avait-elle reçu le grand signal des militants qui avaient, à la surprise générale, placé sa motion en tête, que l'appétit de contrôler personnellement le parti de la Rose, lui est revenu. Les mauvaises langues et les esprits lucides pourront toujours dire, qu'à la lumière des récents développements, la technique du «frigidaire» s'est avérée une ruse destinée à éloigner le mauvais œil et la formation d'une front hostile. Entre le vote des militants et le congrès de Reims, la galaxie socialiste s'attendait à ce que Ségolène Royal propose au consensus une personnalité représentative de la quintessence de son mouvement, «la ligne claire» qu'elle dirige avec le notable marseillais Gérard Collomb. Le nom le plus éloquemment cité fut celui de Vincent Peillon, un député européen, ancien porte-parole de la candidate socialiste aux dernières présidentielles. Mais à quelques heures de l'ouverture du congrès de Reims, le nom de Ségolène Royal, comme candidate à la succession de son ancien compagnon et père de ses quatre enfants, François Hollande, est revenu hanter les fédérations et faire la Une de l'actualité. L'idée avait d'abord été encouragée par ses plus farouches opposants qui, dans un élan d'auto-flagellation, ont décrit comme légitime, voire naturelle que Ségolène Royal s'empare directement des commandes de la rue Solferino. Ensuite, le choix est devenu insistant lorsque des proches de Ségolène Royal se sont activés d'éventer à la presse sa décision de se porter candidate au poste de premier secrétaire. Une de ses sources, les plus bavardes, fut Julien Dray, un signataire de sa motion qui en fonce un grand portail en déclarant qu'il revenait à «Ségolène Royal de prendre sa décision, qu'elle souhaite être premier secrétaire ou qu'elle réfléchisse à d'autres dispositifs politiques». Il est vrai que Ségolène Royal a toutes les raisons de vouloir s'emparer du PS. En plus de la performance de sa motion devant les militants, elle semble retrouver toute sa grâce auprès de l'opinion. Un sondage IFOP pour le Journal du Dimanche publié mardi la place à la tête des leaders préférés des sympathisants socialistes. Même dans cette configuration, le pire n'est pas à exclure. Le patron des socialistes parisiens, Patrick Bloche, est très réservé sur la suite des événements : «Le pire scénario pour le PS qui, depuis le congrès de Rennes en 1990, avait toujours dégagé une orientation nettement majoritaire. Personne ne peut émettre de pronostic sérieux sur ce qui va se passer. Comme toujours au PS, le meilleur comme le pire peut arriver». En pleine ascension vers la conquête du parti socialiste, Ségolène Royal a rouvert, sans doute malgré elle, une parenthèse people dont les effets sur sa popularité sont encore indécelables. En effet, les derniers numéros de deux gros titrages de la presse People que sont «Closer» et «Voici» ont publié sur leur couverture les photos de ce qu'ils insinuent comme le début d'une idylle amoureuse entre Ségolène Royal et Bruno Gaccio. De six ans le cadet de Ségolène Royal, âgée elle même de 55 ans, Bruno Gaccio est un ancien parolier des «Guignols de l'info», l'émission satirique de Canal+. «Closer » et «Voici» ont poussé le mimétisme jusqu'à publier cette histoire avec la même mise en page que celle suivie par «Gala» pour rendre publique l'histoire d'amour entre Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, un soir d'hiver dans le royaume magique de Disney. Ségolène Royal et Bruno Gaccio ont choisi, eux, les jardins des Serres d'Auteuil, comme théâtre à «leur ballade romantique» comme l'écrit «Voici» avec ce gros titre «Un homme dans sa vie». Tandis que «Closer» y allait par ses gros sabots habituels avec ce titre coup de poing «Scoop :leur histoire secrète». Ségolène Royal avait annoncé sa séparation avec François Hollande au lendemain de la présidentielle en lui adressant de reproches de ne pas l'avoir soutenue suffisamment dans sa campagnes. Quelques jours plus tard, la presse People montrait François Hollande en train de filer le parfait flirt, au Maroc, avec une journaliste de Paris Match, Valérie Trierweiler.