«Code», le deuxième album d'Ahmed Soultan est enfin dans les bacs. Un opus où il exprime, comme les artistes de la nouvelle scène, son identité, son espoir et sa revanche contre les détracteurs de rêves. Après son premier opus «Tolérence» en 2006, Ahmed Soultan revient cette année avec un deuxième album, intitulé cette fois-ci «Code». Dans ce dernier, Ahmed Soultan reste fidèle à son propre style, mélange de musique soul et pop où des sonorités typiquement marocaines sont savamment mixées. La douzaine de chansons qui composent «Code» se distinguent par une qualité d'arrangement à la pointe, et par une originalité et une maturité dans le choix des sujets abordés. Ahmed chante en quatre langues. Il évoque des thèmes comme le racisme, la foi en la jeunesse, la tolérance, la solitude, et bien sûr l'amour... Ainsi le chanteur s'adresse à un large public avec un code que tout le monde peu comprendre et qu'Ahmed maîtrise bien. Ahmed Soultane, exprime aussi son identité, sa revanche contre les détracteurs de rêves, un peu comme les artistes de la nouvelle scène, pour la plupart contrairement à lui, constitués en groupes. Toutefois, on peut se demander si Ahmed Soultan fait partie de ce qui est communément appelé au Maroc «la Nayda». Un mouvement dont les contours ne sont pas encore bien définis par manque de moyens ou manque de vraie politique culturelle, et qui semble menacé d'extinction bien qu'il soit encore dans sa phase d'adolescence, de rébellion (inoffensif) anarchique contre les parents, «les vieux». Rap, rock, fusion ou «haiha musique», genres «marocanisés» que propose la nouvelle scène, sont prisés par une partie de la jeunesses marocaine dont le profil est semble-t-il préétabli. Par ailleurs, ces genres restent tout de même inaccessibles pour les non-initiés, une partie de la jeunesse marocaine autre que les fervents défenseurs du L'boulevard, et surtout les moins jeunes. Et ce, par leur aspect parfois avant-gardiste : musicalité trop élaborée, ou expérimentale ; ou bien par leur tendance à la simple imitation de musiques occidentales ou de musiques du terroir. Ces genres sont également inaccessibles par leurs textes quelquefois hermétiques. Mais, le genre d'Ahmed Soultan semble, lui, obéir à des règles plus universelles et non aux contraintes et influences du milieu de la scène urbaine nationale. Ainsi, Ahmed Soultan se distingue par un trait dont on manque dans la Nayda, ou du moins que l'on n'affiche pas facilement, surtout étant dans une formation, entre machos, membres d'un même groupe. Ahmed est tout simplement un romantique, dans le vrai sens du terme. Il s'exprime, lyrique et sensible chantant avec sa voix suave, murmurant ses plaintes et criant dans la douceur sa détermination et son espoir persistants. Ainsi, il a plus d'un atout pour séduire les jeunes (de 7 à 77sans) qu'ils soient blancs, noirs ou autres, parlant le français, l'anglais, l'arabe ou le berbère.