Des journalistes ont été menacés et agressés pour avoir soulevé le problème de l'occupation des espaces publics. Pour manifester leur mécontentement, ils ont organisé un sit-in de protestation. Ils étaient une trentaine de directeurs de journaux locaux, journalistes et correspondants de presse locale et nationale à observer vendredi après la prière des «taraouihe» un sit-in de protestation suite aux agressions perpétrées à l'égard de plusieurs journalistes qui ont décrié, par leurs écrits, l'occupation des trottoirs des artères principales par certains cafés. Les tables desdits cafés ont complètement investi les espaces publics et n'ont laissé aucun passage aux usagers des trottoirs ou aux fonctionnaires de certaines administrations. «Le local du syndicat de la presse, région orientale, est souvent assiégé de toutes parts par des tables et chaises d'un café du boulevard Mohammed V, sans que les services concernés par la lutte contre l'occupation du domaine public, n'accomplissent avec la fermeté requise la tâche qui leur incombe», souligne la section orientale du SNPM dans la lettre de protestation adressée aux responsables locaux. «Au-delà de la solidarité que nous devons à nos collègues, nous tenons ce sit-in pour exprimer notre refus à l'impunité dont jouissent certains «patrons cafetiers» qui se considèrent au-dessus de la loi en bafouant tous les textes qui régissent ce type de commerce. Et pour comble, ils n'hésitent pas à agresser ou menacer toute personne qui ose rapporter les faits de ce phénomène», a rappelé le secrétaire régional du Syndicat national de la presse marocaine Rachid Zmhoute et d'ajouter que «l'indifférence de certains responsables urbains à l'égard de ce phénomène est incompréhensible». Selon toujours la même source, le bureau local avait adressé plusieurs lettres de protestations aux responsables municipaux et autorités locales pour protéger et dégager le passage menant au siège du syndicat mais en vain. «Chaque fois le caïd de l'arrondissement fait son travail mais le suivi nécessaire n'est pas assumé», avance t-on. A noter que le phénomène de l'occupation illégale du domaine public a pris des proportions inquiétantes à tel point qu'il est presque impossible d'emprunter un trottoir dans tout le centre névralgique de la ville : rue de Marrakech, Hamame Sabouni, place Bab Sidi Abdelwahab, Boudir… etc. la moindre parcelle de trottoir est squattée par des charrettes, des «ferrachas» ou des cafetiers, rendant ainsi toute circulation fluide mission quasiment impossible. Par ailleurs, les journalistes qui ont observé leur sit-in auprès de leur syndicat, se sont rendus au siège de la wilaya de l'Oriental pour déposer leur protestation. Ils ont été reçus par le wali de la région de l'Oriental et gouverneur de la province d'Oujda qui a salué leur implication dans la sensibilisation contre les phénomènes et comportements qui portent préjudice à l'image de marque de la ville. Il les a aussi incités à plus de professionnalisme, vu le rôle primordial de la presse dans la sensibilisation de l'opinion public. Et d'ajouter que «la presse est un partenaire de développement et un acteur décisif dans la mise à niveau de l'Oriental. De ce fait elle mérite respect et protection». M. Brahmi a par la suite sommé tous les responsables présents à assumer leur travail avec la fermeté requise. Il a précisé à cet effet que les agressions contre les hommes de la presse ne doivent pas passer sous silence, tout en rappelant que le phénomène de l'occupation illégale du domaine public est répandu de manière inquiétante à Oujda. Il a par la suite rapporté à cet effet que les services concernés ont neutralisé plus de 450 charrettes de marchands ambulants en dix jours et ont procédé au cours de cette année à la destruction de 1000 «moukatilas» voitures qui transportent le carburant de la contrebande dans le cadre de leurs actions pour protéger le citoyen et le commerce légal.