Le « shoe bomber » du vol Paris-Miami comparaissait vendredi devant un tribunal de Boston alors que l'enquête se poursuit concernant ses liens supposés avec Al-Qaïda. Richard Reid a affirmé au FBI avoir acheté l'explosif à Amsterdam (Pays-Bas) et avoir fabriqué l'engin tout seul. Il a aussi déclaré avoir rencontré les vendeurs de la charge explosive via internet. Il leur aurait ensuite acheté la marchandise dans un parc en échange de 1.500 dollars. Des révélations qui restaient en suspens au moment de la première audience de ce vendredi, au cours de laquelle l'avocate commise d'office pour Richard Reid, Tamar Birckhead, a demandé à la juge, Judith Dein, sa libération sous caution. « Nous n'avons connaissance d'aucune pièce à conviction permettant d'établir un lien entre le crime dont il est accusé et une organisation ou une personne terroriste », a fait valoir Mme Birckhead dans un communiqué. Richard Reid, 28 ans, est inculpé d'« entrave au personnel de bord par agression ou intimidation » et d'« intimidation envers un autre passager », ce qui pourrait lui coûter jusqu'à 20 ans de prison et une amende de 250.000 dollars. Une peine sans commune mesure avec les suspicions dont le terroriste britannique, intercepté samedi dernier sur le vol Paris-Miami alors qu'il tentait de mettre le feu à ses chaussures bourrées d'explosifs, fait actuellement l'objet. En attendant des preuves, les enquêteurs tentent de retracer le parcours de Reid. Selon la justice française, le suspect s'était rendu l'été dernier au Pakistan et avait alors tenté en vain de se rendre en Afghanistan, où Al-Qaïda dispose de camps d'entraînement. Les autorités américaines ont quant à elles établi ses derniers déplacements : Israël, Egypte, Pays-bas, Belgique, France sont les destinations empruntées par Richard Reid ces six derniers mois. Et c'est au cours de ses voyages, que le suspect aurait remarqué que les services de sécurité, même en Israël réputé pour ses contrôles très sévères, n'inspectaient pas les chaussures des candidats à l'embarcation…