« Le terroriste à la chaussure », comme l'appelle la presse américaine, fait les titres de journaux intrigués par le mutisme de Washington. Si les autorités américaines gardent toujours le silence le plus total concernant l'affaire du terroriste britannique qui a tenté de faire sauter samedi le Boeing 767 du vol Paris-Miami d'American Airlines, les médias multiplient ces derniers jours les déclarations... Maîtrisé par l'équipage et les passagers de l'avion alors qu'il tentait de mettre le feu à ses chaussures-en daim noir, précise-t-on- bourrées de plastic C4, Richard avait été récupéré samedi à Boston par le FBI, et fait depuis l'objet du mutisme le plus total. Les autorités américaines sont en effet en mode « prévention de menace ». Face à ce « besoin impératif de ne pas compromettre la vaste enquête internationale », la presse américaine et britannique y va quant à elle de bon cœur. Selon le Boston Globe, Richard Reid est lié aux réseaux islamistes radicaux et a bénéficié de complicités extérieures ne serait-ce que pour élaborer les mini-engins explosifs sophistiqués retrouvés dans ses chaussures. Selon la chaîne de télévision NBC, la preuve a été aussi donnée que Reid s'est entraîné au maniement des explosifs dans les camps afghans du milliardaire saoudien, tout comme le Français d'origine marocaine Zacarias Moussaoui, détenu aux Etats-Unis pour complicité dans les attentats du 11 septembre. Information relayée en Grande-Bretagne, dans les colonnes du Daily Express, qui parle d'un «petit délinquant converti à l'Islam en prison», entré en contact avec le réseau de Ben Laden, « à la mosquée du quartier londonien de Brixton ». Le Times de Londres révèle par ailleurs que l'identité de Richard Reid a été formellement établie par la police britannique, d'après ses empreintes digitales. Né le 12 août 1973 à Bromley, au Sud-Est de Londres, d'une mère anglaise et d'un père jamaïcain, il a été condamné à plusieurs reprises pour des attaques à main armée… Si le lien du kamikaze de l'avion Paris-Miami avec Al-Qaïda devait se confirmer, cela démontrerait en tout cas que des cellules à l'étranger ont encore la capacité d'organiser des attentats-suicide.