Le Britannique inculpé aux Etats-Unis pour avoir tenté de faire sauter le vol Paris-Miami en décembre 2001, à l'aide d'explosifs placés dans ses chaussures, devrait connaître jeudi la peine qu'il allait purger. Richard Reid, le «shoe bomber» du vol Paris-Miami devait, ce jeudi, connaître le sort que lui réserve la justice américaine. Il est le premier des terroristes présumés arrêtés depuis les attentats du 11 septembre 2001 à être condamné. Ce Britannique âgé de 29 ans avait d'ailleurs fini par plaider coupable, le 22 octobre dernier, devant le juge de Boston (Massachusetts, nord-est). Cela lui a évité de comparaître devant des jurés, la loi américaine prévoyant, dans ce cas, une audience devant un juge chargé de déterminer seul la peine. «En fin de compte, je savais que j'étais l'auteur de ces actions», avait-il alors déclaré, précisant qu'il voulait épargner les «répercussions négatives» qu'un procès aurait pu avoir pour sa famille. Va-t-il finir sa vie en prison, comme requis par l'accusation, ou être condamné à 30 ans de réclusion, comme réclamé par la défense ? Reid, qui se définit lui-même comme un disciple de Ben Laden, a affirmé ne reconnaître aucune validité au système judiciaire américain qui l'a mis en cause dans huit chefs d'inculpations. «Je suis engagé au côté d'Oussama ben Laden», avait-il lancé lors de sa dernière audience. «Je suis un ennemi de votre pays». Fidèle du milliardaire saoudien, Richard Reid n'en reste pas moins un élément de seconde zone de la nébuleuse, de la catégorie dite des «électrons libres» ou incontrôlables. Le 22 décembre 2001, il était parvenu à monter à bord de l'avion de la compagnie American Airlines qui reliait Paris à Miami (Floride, Sud-Est des Etats-Unis) avec des chaussures piégées. Leurs talons contenaient de l'explosif relié à une mèche. Sa mission kamikaze a cependant cafouillé lorsque le jeune britannique a voulu utiliser des allumettes pour mettre feu à ses baskets. L'odeur de soufre caractéristique a alors alerté une hôtesse et ses voisins, qui l'ont finalement maîtrisé. De l'avis du FBI, Reid aurait pu réussir son attentat s'il avait utilisé un briquet! L'avion, avec 197 personnes à bord, a, ce 22 décembre-là, atterri en urgence à Boston, où Richard Reid a été remis aux autorités. Reid avait notamment fréquenté les milieux islamistes, en particulier pakistanais, en région parisienne. La saisie de disques durs et de courriers électroniques envoyés par le Britannique peu avant l'application de son plan a aussi démontré qu'il disposait d'une logistique dans plusieurs pays d'Europe. Douze personnes, dont un imam, ont été interpellées en France dans le cadre de cette enquête. En Grande-Bretagne, les policiers ont établi que Reid avait fréquenté la même mosquée londonienne que le franco-marocain Zacarias Moussaoui, qui encourt lui la peine capitale. Les deux jeunes étaient en contact avec l'imam radical Abou Hamza, soupçonné de recruter pour Al-Qaïda et d'autres organisations terroristes, via sa mosquée de Lisbury Park, récemment perquisitionnée par Scotland Yard.