Le «samaoui», une tricherie charlatanesque pratiquée par des escrocs, continue à faire des victimes, surtout parmi les femmes. Un duo qui la pratiquait vient d'être arrêté par la PJ de Casablanca-Anfa. Imane n'a jamais pensé rendre visite à un charlatan. Elle n'a jamais imaginé mettre les pieds chez l'un d'eux, ni pour avoir une idée sur son avenir, ni pour le solliciter à lui faire du bien. Cependant, ce qui lui est arrivé dernièrement ne lui est jamais passé par la tête. Qu'est-ce qui lui est arrivé ? Elle était au centre-ville de la capitale économique quand elle a été croisée par un homme, quadragénaire. Avec gentillesse, ce dernier s'est approché d'elle. N'ayant pas l'air de ces jeunes hommes qui racolent, sans vergogne, le quadragénaire a été accueilli par un sourire décent. «SVP, où se trouve cette adresse…», lui a-t-il demandé en lui remettant un bout de papier où était inscrite une adresse. Quand elle s'apprêtait à lui répondre, elle a été surprise par un second jeune homme, ayant presque le même âge que le premier qui s'est approché d'elle en balbutiant sans être compréhensible. Imane l'a fixé avec ses regards avant de les tourner vers le premier jeune homme. Ce dernier s'est contenté de lui demander : «Que dit cet homme ? Je crois qu'il est un saint… Débrouille toi avec lui, je vais chercher quelqu'un d'autre pour m'indiquer l'adresse…». Et il a disparu. Imane est restée bouche bée devant le second homme. Celui-ci n'a pas hésité à la conduire, sans violence, quelques dizaines de mètres. Elle n'a pas réagi ! Comme si elle était sous l'effet de l'hypnotisme. Quand il s'est arrêté, elle ne lui a pas demandé pourquoi. Tout d'un coup, il a senti comme si quelqu'un l'avait giflée pour se réveiller d'un profond sommeil. Le jeune homme n'était plus devant elle. Ce n'est pas lui seul qui a disparu, mais aussi le collier en or qu'elle portait à son cou, le téléphone cellulaire et une somme de cent vingt dirhams qui se trouvait dans son sac à main. À qui devait-elle s'adresser ? à la police ? Imane a préféré ne rien divulguer à personne. Elle est alors rentrée chez elle tout en gardant le secret d'avoir été filoutée par des escrocs. Deux jours plus tard, comme par hasard, Imane a remarqué, juste à l'intersection des boulevards Hassan II et Lalla Yacout, les deux jeunes hommes qui l'avaient croisée séparément en train de causer ensemble. Il semble qu'ils formaient un duo. Aussitôt, elle a alerté, par téléphone, la police. Se faisant passer pour une nouvelle victime, elle est arrivée à les retarder pendant quelques minutes, jusqu'à l'arrivée de la police. Le duo a été aussitôt arrêté. Il s'agit d'Ahmed L. et d'Abderrazak M., tous deux repris de justice. Selon leurs déclarations, il s'agit d'une bande qui compte plusieurs membres. Ils avaient déjà mis dans leurs filets une trentaine de victimes, qui étaient toutes des femmes.Ils opéraient dans plusieurs villes dont Casablanca, Agadir, Settat et Berrechid. Un receleur a également été arrêté. Six autres membres de cette bande dont une femme, sexagénaire, ainsi qu'une receleuse, sont activement recherchés par la police à travers le pays.