Khadija, 16 ans, était sortie faire des courses près de chez elle, dans l'ancienne médina de Casablanca. C'est alors qu'elle a rencontré Tarek, un voisin âgé de 24 ans, qui l'a emmenée sous la contrainte dans un parc où il l'a violée. Khadija, âgée de seize ans, a pour habitude de rentrer assez tard chez elle, dans l'ancienne médina de Casablanca. Seulement, elle ne dépasse pas 22h. Elle n'aurait jamais pu imaginer être un jour victime d'un agresseur ou d'un violeur. Elle pense, en effet, qu'aucun jeune de son quartier ne pourrait lui porter atteinte. Surtout parce qu'ils connaissent tous son frère, lequel, de temps en temps, passe quelques moments au coin de la rue en leur compagnie. Mais, tout a basculé en ce jour d'août dernier, lorsqu'elle est sortie de chez elle vers 21h. Sa mère lui avait demandé d'aller chez l'épicier, qui n'est pas loin de la maison, pour acheter un paquet de détergent. Autrement dit, elle ne devait pas passer plus de dix minutes en dehors de chez elle avant de rebrousser chemin. Toutefois, dix, vingt, trente minutes sont passées sans qu'elle ne revienne. Sa mère s'est inquiétée. Où est-elle allée? Est-elle restée à bavarder avec des voisines dans la rue ? La mère n'a pas pensé à une agression. Elle a attendu son retour pour la gronder. Seulement, le temps de son absence a duré plus d'une heure. Lui est-il arrivé quelque chose ?, pense la mère qui a tenté de rejeter cette idée. Parce qu'elle aussi, estime qu'aucun jeune du quartier n'oserait embêter sa fille. Ils interviendraient pour la sauver si elle était agressée par un étranger au quartier. Deux heures plus tard, Khadija est de retour. Sa mère l'accueille par des injures et des insultes. Ou était-elle ? Et le détergent ? A-t-elle oublié de l'acheter ? Khadija baisse la tête et garde le mutisme. Pourquoi ? Sa mère continue ses reproches et ses injures. Khadija ne répond pas, continue de garder la tête baissée, n'ose pas regarder sa mère en face. Le lendemain, Khadija est restée chez elle, elle n'est pas sortie, bien que des voisines l'aient appelée. Sa mère lui a demandé des explications. La jeune fille s'est contentée de lui répondre qu'elle a décidé de rester chez elle, sans les rencontrer. Pourquoi une telle décision ? Pas de réponse. Les jours passent et Khadija continue à rester à la maison, ne mettant pas les pieds dehors. Sa mère, qui a remarqué ce changement, a tenté de temps en temps de lui demander de faire des courses. Mais en vain. S'agit-il d'une décision définitive et pourquoi ? Un mois est passé, puis un deuxième. L'état de Khadija commençait à se détériorer. Elle n'était plus comme avant. Sa mère lui a demandé des explications. Sans résultat. D'un jour à l'autre, elle devient de plus en plus renfermée sur elle-même. Sa mère n'a pas supporté de la voir dans cet état lamentable sans savoir ce qui lui est arrivé. Elle lui a demandé de lui révéler les raisons pour lesquelles elle a ainsi changé de comportement. C'est alors que Khadija fond en larmes. Sa mère tente de la consoler pour savoir ce qu'il lui est arrivé. Et Khadija a craché le morceau. “ J'ai été violée“, révèle-t-elle à sa mère. Quand et comment ? C'était la nuit lors de laquelle, elle était sortie acheter le détergent. Quand elle est arrivée chez l'épicier, un jeune s'est approché d'elle et lui a demandé de l'accompagner. Il était dans un état d'ivresse. “Non, Tarek, laisse-moi tranquille“, le supplia-t-elle. Elle le connaissait. Il habite juste à côté d'elle. Tarek, vingt-quatre ans, sans profession, l'a menacée avec un couteau. Craignant qu'il la blesse, elle l'a accompagné tout en le suppliant de la relâcher. Mais en vain. Il l'a conduite vers le parc jouxtant la Sqala, donnant sur le boulevard des Almohades pour la violer. Il ne l'a relâchée que deux heures plus tard. Khadija a préféré, au départ, garder le secret. Sa mère l'a emmenée chez un médecin qui, après examen, a attesté qu'elle a été déflorée et qu'elle était enceinte de deux mois. Avisés, les éléments de la 11ème section judiciaire de la PJ de Casablanca-Anfa ont arrêté Tarek et l'ont traduit devant la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca.