Le viol et le meurtre d'une petite fille de 4 ans a secoué le week-end dernier la ville d'Ouezzane. L'auteur du crime est un ex-MRE, âgé de 44 ans, refoulé d'Allemagne pour le viol d'une vieille femme. Ouezzane, la petite charmante ville de la zaouia, «Dar Dmana», installée en face de la chaîne du Rif, est en effervescence depuis l'après-midi du jeudi 18 mai. Une première ! Tous les habitants de la ville surtout ceux de l'ancienne médina ont manifesté, aussi bien le jeudi que les vendredi et samedi, 19 et 20 mai, pour protester contre l'insécurité. Un avis qui n'est pas partagé par la police. Selon une source policière, les éléments de la police de la ville déploient tous les efforts nécessaires pour combattre la délinquance et la criminalité. Cependant, les habitants bouleversés par l'affaire du viol suivi de meurtre de la petite Khadija Al Hamri âgée de 4 ans ont afflué massivement vers le commissariat de police et le siège du tribunal de première instance pour exprimer leur indignation. L'histoire remonte au mercredi 17 mai, vers midi. La petite Khadij Al Hamri, née en 2002, jouait devant sa demeure située au quartier Lamriteh de l'ancienne médina. Une trentaine de minutes plus tard, la mère, Jamila Sayhi, a voulu appeler sa petite fille pour lui demander de rentrer pour déjeuner. Toutefois, Khadija n'etait plus là. De coutume, elle restait près de sa maison. Où serait-elle allée? Inquiète, la mère a mis sa djellaba et s'est précipitée à sa recherche dans l'espoir de la trouver dans une des ruelles sinueuses et étroites de la ville. Afollée, Jamila crie le nom de sa fille…Personne ne répond. Son mari l'a rejoint pour poursuivre les recherches. En vain. Pas de signe de vie de la petite Khadija. Et tout d'un coup, la mère a pensé à Saleh. «Elle aurait été enlevée et violée par lui», a-t-elle pensé. Sans tarder une seule seconde, elle s'est précipitée au commissariat de la petite ville. «Ma fille aurait été kidnappée par Saleh», répétait-elle. Une phrase qui n'a pas éveillé les soupçons des policiers bien qu'ils connaissent le parcours de Saleh. Qui est-il ? Ce sportif en taekwondo, âgé de quarante-quatre ans vient d'être relâché, le mercredi 26 avril dernier, après avoir été blanchi pour manque de preuve par la chambre criminelle, deuxième degré, près la Cour d'appel de Kenitra, dans une affaire de viol doublé de meurtre sur une vieille femme, amie de sa mère. Il faut noter que Saleh avait été jugé coupable, en premier degré près la même Cour d'appel et avait été condamné à 30 ans de réclusion criminelle. Ces jugements contradictoires font l'objet de longues discussions entre les habitants de la ville. Il faut noter que le mis en cause a été refoulé de l'Allemagne pour le même motif. Étrange. Marié à une Allemande, Saleh a passé onze ans dans le pays de Goethe. Après quoi, il a été refoulé pour avoir violé une vieille femme allemande. Le responsable de l'arrondissement n'a pas prêté attention aux accusations de la mère. Elle a rebroussé chemin. Il fallait attendre qu'elle retourne le lendemain, vers l'après-midi, pour que la police prenne cette fois-ci les choses au sérieux. Les policiers ont accompagné la mère au domicile de Saleh. Ils ont frappé à la porte. Il n'y était pas. «Je crois qu'il se trouve au jardin Lalla Mina», les a informés l'un des habitants qui l'a remarqué sortir de chez lui, un magnétophone à la main et des écouteurs aux oreilles. Les policiers ont défoncé la porte pour rentrer. Une odeur nauséabonde se dégageait. Ils ont monté les escaliers donnant accès à sa maison sise au premier étage. Près d'une poubelle, ils ont découvert le corps de la fillette, nue et la tête fracassée. Aussitôt, les policiers se sont rendus au jardin «Lalla Mina» pour découvrir Saleh étendu, le ventre à bas le sol, en train d'entendre la musique. Arrêté, il a avoué être l'auteur de cet odieux crime. Il l'a convaincue de l'accompagner faire des courses chez l'épicier du coin. Il l'emmène chez lui, la viole puis lui cogne violemment à trois reprises la tête sur la fenêtre de sa chambre. Après quoi, il a mis le feu dans ses vêtements et a mis son corps près de la poubelle, en attendant le moment opportun pour s'en débarrasser. Le samedi 20 mai, la reconstitution du crime a été effectuée. Cependant, plusieurs questions sont restées sans réponses, avance la présidente de l'association «Touche pas à mes enfants» qui s'est constituée partie civile : Pourquoi le mis en cause a été acquitté en 2ème degré alors qu'il a été jugé coupable en 1er degré et condamné à 30 ans de réclusion, sachant qu'il a été refoulé de l'Allemagne pour le même motif? Pourquoi la police de la ville d'Ouezzane n'a pas prêté attention aux accusations de la mère? En tout cas, ce qui est sûr c'est que si la police avait été plus réactive, le pire aurait, peut-être, pu être évité.