Le viol d'une octogénaire a suscité la colère des habitants du quartier Jnane Aztout. Elle n'a été apaisée qu'après l'arrestation de l'auteur du crime. Est-il possible de procéder à la reconstitution d'un délit de viol ? Sans aucun doute non. Et pourquoi la sûreté régionale de la police de Larache a conduit, mercredi 30 avril, après la tombée de la nuit, le violeur d'une octogénaire sur le lieu de son crime ? «C'est juste pour calmer les tensions des citoyens qui ont protesté contre ce crime abject commis contre une vieille femme», a répondu à ALM une source judiciaire de la ville de Larache. Les habitants du quartier Jnane Aztout ont protesté, mercredi 23 avril, contre un acte criminel qui dépasse leur imagination. Ils n'ont jamais imaginé qu'un jeune homme de vingt et un ans puisse violer une femme de quatre-vingt-deux ans. Et pourtant, cela est arrivé. C'était le matin du mercredi 23 avril, quand une habitante du quartier populaire Jnane Aztout, qui venait de sortir de chez elle pour faire ses courses, a entendu les cris de Zahra. Cette dernière qui occupe depuis belle lurette une baraque demandait du secours. La voisine a poussé la porte de la baraque et y est rentrée. Dans un état lamentable, Zahra était allongée sur son lit. Que lui est-il arrivé ? Elle a été violée atrocement par un jeune homme. Qui l'a violée ? Difficile de savoir. Pourquoi ? D'abord, parce que Zahra est une non-voyante, ensuite personne n'a remarqué si quelqu'un est sorti de chez elle ou pas. Elle dormait lorsqu'elle a été surprise par une personne qui la touchait, lui demandait de garder le silence. Le jeune homme lui a obturé la bouche avec un foulard pour l'empêcher de crier et il l'a sodomisée à deux reprises. Après quoi, il s'est enfui. L'information s'est répandue comme une traînée de poudre. Les éléments de la police judiciaire se sont dépêchés sur les lieux. Les éléments de la protection civile sont également arrivés pour évacuer la femme vers l'hôpital Lalla Meriem. Elle a été opérée avant d'être entendue par les enquêteurs de la police judiciaire. Le même jour, les habitants encadrés par des associations de la société civile ont observé un sit-in en protestation contre ce qu'ils avaient qualifié d'« insécurité ». Une source de la sûreté régionale de la ville a réfuté le comportement des habitants arguant que : «Nous déployons tous nos efforts pour combattre la criminalité dans cette ville et voilà le mis en cause a été arrêté une semaine plus tard», a précisé à ALM une source policière. Après le prélèvement d'un échantillon du sperme sur le corps de la vieille dame et des empreintes digitales que la police est arrivée à identifier l'auteur du crime. Il s'agit de Othmane Yamlahi, âgé de vingt et un ans, célibataire et veilleur de nuit dans un chantier de construction situé au même quartier. Arrêté, mercredi 30 avril, il a avoué son crime. Il était dans un état d'ivresse quand il a répondu à ses désirs bestiaux en défonçant la porte de la baraque de la vieille dame et la violer. Le mis en cause a été traduit vendredi dernier, devant la justice. Il est poursuivi pour viol, attaque d'une demeure d'autrui et ivresse.