Cette nouvelle faculté ambitionne l'amélioration de la qualité de la formation médicale et est destinée aux étudiants des régions de l'Oriental, Taza-Al Hoceima-Taounate et la province d'Errachidia. La Faculté de médecine et de pharmacie d'Oujda ouvrira ses portes en octobre prochain pour accueillir la première promotion constituée de 200 étudiants. C'est ce qui ressort d'un point de presse tenu jeudi 19 juin par Mohamed El Farissi, président de l'Université Mohammed Ier d'Oujda. Elle atteindra son rythme de croisière en 2019 par la formation de 1.100 docteurs par an. L'édification de cet établissement répondra aux besoins croissants de la population en matière médicale. Elle contribuera aussi à l'atténuation du déficit sanitaire ressenti au niveau des régions desservies. On compte actuellement 1 médecin pour 2.160 citoyens au niveau de l'Oriental et 1 médecin pour plus de 4.000 habitants dans la région Taza-Al Hoceima-Taounate. Dans d'autres régions à l'instar de Rabat il est de l'ordre de 1 médecin pour 700 citoyens. Le ratio national des médecins est de 1 médecin pour 1.800 habitants : insuffisant selon l'OMS. L'ouverture de cette faculté est venue à point nommé pour renforcer l'effectif des médecins au Maroc, grâce notamment au programme national qui stipule la formation de 3.300 médecins par an à l'horizon 2020 au lieu des 900 par an actuellement. «L'objectif est de développer toute une action des soins dans le cadre d'une approche régionale d'organisation sanitaire afin d'assurer à la population des services de santé accessibles et de qualité. Elle s'assigne aussi de garantir une meilleure distribution des prestations médicales à travers le territoire national», a souligné M. Farissi. D'un coût estimatif de 151 MDH, la faculté d'Oujda se veut performante dès ses premières années. Elle sera plus compétitive avec l'ouverture du Centre hospitalier universitaire en 2010. Ce dernier a bénéficié d'un budget de 550 MDH dont 200 MDH pour la construction et 350 MDH pour l'équipement. Par ailleurs, il faut débloquer les postes le plus vite possible pour éviter les problèmes survenus lors du lancement des facultés de Fès et Marrakech. Il faut aussi parachever les constructions du CHU et l'équiper dans les délais, pense-t-on à Oujda. On ne peut concevoir une formation en médecine sans centre hospitalier qui va avec. D'autant plus que cet établissement profitera à une population estimée à plus de trois millions d'habitants et atténuera la demande sur les autres CHU. Tout dépendra de l'implication à temps du ministère de la Santé pour ce qui est des performances escomptées. Cette faculté comptera 9 laboratoires en biophysique, histologie-embryologie, biochimie, anatomie, pathologie, microbiologie, pharmacologie, parasitologie, et hématologie. Six salles de travaux pratiques compléteront les édifices et seront consacrées à la chimie analytique, chimie thérapeutique, médecine préventive, physiologie, pharmacologie galénique, et pharmacognosie. En plus de la bibliothèque, les locaux des départements d'enseignement et locaux administratifs, sportifs et sociaux, elle comptera aussi 2 amphithéâtres de 250 places, 8 salles de 40 places, 4 salles spécialisées de dessin, photo et langue. Pour ce qui est des besoins en ressources humaines elle sera dirigée par 130 cadres administratifs et encadrée, au niveau des études, par 200 professeurs nationaux et européens. «Cette nouvelle faculté me met du baume au cœur», déclare à ALM Samira Derouich, étudiante qui vient de décrocher son Bac et d'ajouter que plusieurs filles ne pouvaient poursuivre leurs études à Fès ou ailleurs à cause du manque des moyens ou du refus des parents. Avec l'ouverture de cette faculté c'est un horizon d'espoir qui s'ouvre à plusieurs filles et garçons.