Le président du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), Younès Moujahid, s'élève vigoureusement contre les mesures restrictives à l'accès du Parlement pour les journalistes. Le président du SNPM considère les conditions posées par le Parlement pour l'octroi des accréditations comme étant «absurdes». Contacté hier par ALM, Younès Moujahid a affirmé avoir été «surpris» par cette mesure qui impose aux journalistes la signature d'un «d'engagement de bonne conduite» en contrepartie des accréditations pour la couverture des activités parlementaires. «Je suis d'autant plus surpris que cette décision dépourvue de tout fondement juridique soit prise par une institution législative», a dénoncé le premier responsable du Syndicat national de la presse marocaine. «De quel droit cette institution qui est censée être bien au fait de la procédure législative se permet de décréter une décision sans aucun soubassement juridique ?», s'est interrogé le dirigeant du SNPM, en précisant que «le comportement du journaliste est déjà régi par le Code de la presse et une Charte de valeurs». «Ce n'est pas au Parlement de dicter la règle de conduite aux journalistes», a martelé M. Moujahid, qui a évoqué «un précédent très dangereux» pour qualifier la décision restrictive et «contraire à la loi» décrétée par le Parlement. M. Moujahid a rappelé que le SNPM s'était déjà élevé contre une précédente mesure parlementaire imposant le port du badge aux journalistes, ajoutant que le Syndicat avait déjà adressé une lettre de protestation aux présidents des Chambres des représentants et des conseillers. «Au moment où le SNPM attend une réponse au sujet des badges, voilà que le Parlement nous surprend par une nouvelle mesure qui fait fi de toutes les règles de bienséance», a critiqué M. Moujahid. Pour rappel, des journalistes désireux de se faire remettre leurs accréditations ont été surpris mercredi dernier de se voir «obliger» de signer un document les engageant à couvrir «de manière objective, équilibrée et professionnelle les activités parlementaires, loin du sensationnalisme, la mise en cause des parlementaires et la personnalisation des événements qui sont portés à sa connaissance». En affirmant ne pas être opposé aux règles organisationnelles devant présider à la couverture des activités parlementaires, M. Moujahid a estimé que ces règles ne doivent pas être décrétées de manière à ne pas respecter la loi, et moins encore l'avis des professionnels du secteur. Pour faire face à cette décision, le dirigeant du SNPM a appelé à la mobilisation de tous les professionnels du secteur, journalistes et éditeurs confondus.