Adil Ziady, président du Groupement des pétroliers du Maroc, revient sur la flambée des prix du pétrole à l'international et met en avant les efforts déployés en ce sens au niveau du GPM, mais aussi la stratégie de concertation entamée avec le gouvernement. ALM : Les cours du pétrole vont crescendo sur les marchés internationaux. En ressentez-vous l'impact en tant que président du GPM? Adil Ziady : La flambée des prix du pétrole se fait ressentir grandement sur toutes les économies du monde. Les balances commerciales s'en trouvent affectées et la conjoncture macroéconomique est bien sûr sensible à ces turbulences. Le tout est de se mobiliser et de faire en sorte que les répercussions soient relativement faibles. Justement, dans ce volet, l'engagement du gouvernement est de taille. La subvention qui est aujourd'hui accordée par l'Etat se verra augmentée. Le gouvernement, d'ailleurs, continue à soutenir les prix des produits pétroliers pour contenir l'inflation et assurer le soutien aux populations les plus nécessiteuses. Pour limiter cet impact, justement, quelles sont les mesures que le Gouvernement a mis en place pour vous accompagner? Le Gouvernement déploie un effort considérable pour nous accompagner. En ce sens, plusieurs mesures ont été prises et d'autres sont encore en phase de réflexion. D'ailleurs, des études sont en cours pour voir l'éventualité de relever le prix de certains produits pétroliers non stratégiques. C'est le cas, par exemple, du gasoil 350, du sans plomb et aussi du fuel destiné à l'usage des industriels. Mais le gasoil 350, par exemple, est quand même consommé par un grand nombre de Marocains? Le problème ne se posera plus dans la mesure où, à partir du début 2009, un nouveau produit sera disponible et qui se présente comme étant de meilleure qualité par rapport au 350. Il s'agit du gasoil 50 ppm. Vous travaillez donc étroitement avec le gouvernement dans ce sens ? Effectivement, il s'agit clairement d'une démarche de pure concertation. D'ailleurs, ces derniers jours, le GPM a été reçu par Nizar Baraka, ministre des Affaires économiques et générales. Lors de cette réunion, les professionnels ont reçu de grandes expressions d'assurance de la part de M. Baraka sur le traitement des arriérés. Sur ce volet, le gouvernement travaille d'arrache-pied pour trouver des solutions adaptées et pour mettre à disposition les budgets nécessaires pour alimenter la Caisse de compensation.
Et du côté du GPM ? Les sociétés opérant dans le secteur ont assuré l'Etat de leur soutien aux multiples actions mises en place et continueront à être mobilisées en vue d'assurer l'approvisionnement régulier sur tout le territoire. Cela va dans le sens même de notre mission et le travail est assuré en bonne intelligence avec le ministère de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, et à sa tête la ministre Amina Benkhadra, pour que les pétroliers ou les sociétés de distribution assurent pleinement leur rôle en matière de sécurité d'approvisionnement. La récente annonce de la hausse du budget alloué à la Caisse de compensation représente-t-elle un gain conséquent pour les pétroliers ? Au-delà de la révision du budget alloué à la Caisse de compensation, Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances, accorde toute l'importance à ce dossier afin qu'un budget puisse être débloqué dans les meilleurs délais et que le règlement puisse suivre un cours régulier tout au long de l'exercice en cours. Les pétroliers sont conscients que le dispositif mis en place et le niveau des intervenants permettront sans aucun doute de dépasser les difficultés actuelles et d'assurer une gestion saine de la problématique budgétaire. Tout ceci va dans le sens de l'intérêt bien compris du consommateur qui se voit garantir un approvisionnement régulier.