Selon Chakib Khelil, ministre algérien de l'Energie, et des Mines et président de la conférence de l'OPEP, l'Algérie est ouverte aux affaires. Lors d'un entretien établi par une équipe d'Oxford Business Group (OBG) avec Dr Chakib Khelil, ministre algérien de l'Energie et des Mines et président de la conférence de l'OPEP, a mis l'accent sur la proximité qui caractérise les liens entre la stratégie d'expansion des capacités énergétiques de l'Algérie et la mission de l'OPEP. «La stratégie de cette organisation pétrolière est de coordonner et d'unifier les politiques pétrolières des États membres et assurer la stabilité du marché des hydrocarbures», précise un communiqué de OBG. Cette interview a tourné autour de la stratégie énergétique de l'Algérie et de son intégration dans la stratégie globale de l'OPEP. Aussi, ont été évoqués des sujets concernant l'impact économique en Algérie de la hausse des prix sur les marchés internationaux, la politique d'internationalisation des activités de la compagnie nationale Sonatrach et du programme d'investissement annoncé par les autorités nationales. Il y a également l'impact qu'aura la nouvelle loi des hydrocarbures sur l'appel d'offres lancé récemment pour l'exploration et le développement de nouveaux blocs en Algérie, l'idée de créer un Gazpec (l'équivalent de l'OPEP du gaz), ainsi que l'emphase qui a été mise sur le développement de sources alternatives d'énergie. Au sujet des objectifs de la stratégie adoptée par l'OPEP au long terme, le communiqué annonce qu'ils seront atteints grâce aux revenus en hydrocarbures perçus par les États membres et par la stabilité du marché énergétique mondial avec des prix justes, ainsi qu'en assurant la sécurité de ravitaillement pour les consommateurs et de la demande mondiale en pétrole. Commentant les dernières avancées de l'organisation, le président affirme que l'OPEP possède deux nouveaux membres depuis 2007, l'Angola et l'Équateur. Il a ajouté que cette avancée émane des récents efforts mis en place par l'organisation pour attirer de nouveaux membres dans son ensemble. «Le Soudan, l'Egypte, le Mexique, la Russie et la Norvège sont désormais membres observateurs de l'organisation, et bien sûr, nous encourageons tous les non membres qualifiés, de joindre l'organisation puisque cela entre dans l'intérêt de l'OPEP et dans sa stratégie de croissance et d'expansion», a précisé Dr. Khelil à l'OBG. En ce qui concerne la volonté de créer un forum international du gaz, soit le Gazpec, la position de M. Khelil demeure prudente, selon la même source. «Un forum pour les pays exportateurs et producteurs de gaz existe depuis sept ans, mais aucune action concrète n'a été posée pour favoriser les projets, la commercialisation ou même le transport du gaz entre les pays de ce forum », apprend-on du même communiqué. «Bien qu'il ne soit pas totalement convaincu par la nécessité d'ériger une Opec du gaz, M. Khelil déplore le manque de coopération entre les acteurs de ce segment, mais ne perd pas espoir que dans le futur, de nombreux partenariats pourront être créés entre ces pays», ajoute-t-on. Par rapport au programme d'investissement de l'ordre de 45,60 milliards de dollars pour la période 2007-2011, le président annonce que l'Algérie prévoit d'autant plus augmenter sa production d'hydrocarbures pour atteindre 2 millions de barils de pétrole et 85 milliards de mètres cubes de gaz à l'horizon 2010. Quant à la stratégie d'internationalisation des activités de l'entreprise Sonatrach, le communiqué annonce qu'avec un chiffre d'affaires annuel de 61,3 milliards de dollars, cette compagnie se classe au sommet des entreprises présentes sur le continent africain. Par ailleurs, les branches de la production électrique et des énergies renouvelables font l'objet de vigoureux programmes de développements stimulés par l'importance des ressources financières disponibles à la suite de l'envolée des prix pétroliers. «Des études ont été réalisées sur le projet de construction d'une centrale hybride à partir de gaz et d'énergie solaire, sachant que l'Algérie dispose d'un potentiel solaire dans le Sahara pouvant permettre de subvenir en électricité l'Europe entière», précise le communiqué de l'OBG.