Sur les vingt-et-une personnes arrêtées pour homosexualité samedi dernier au moussem Sidi Ali Ben Hamdouch, à Meknès, seulement une dizaine de suspects seront poursuivis. Plus de la moitié des personnes arrêtées pour «homosexualité» à Sidi Ali Ben Hamdouch viennent d'être relâchées, après avoir été entendues par le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Meknès. «Cette décision a été prise par le parquet en raison de l'absence des preuves à charge contre les prévenus», a affirmé à ALM un membre du barreau de Meknès. Sur les vingt-et-une personnes, appréhendées au lendemain de la fête du Mouloud, samedi dernier, par des éléments de la Gendarmerie royale, «seulement une dizaine seront poursuivies», a ajouté la même source, en précisant que ces derniers seront poursuivis en état de liberté. Les prévenus seront entendus lors d'une première audience, qui a été fixée aux 16 et 17 juin prochain au tribunal de première instance de Meknès. Ils seront confrontés à l'accusation d' « atteinte à la pudeur publique». «D'aucuns auraient été arrêtés décorés de khol, d'autres vêtus de caftans, entre autres habits féminins», explique la même source. Parmi les prévenus, il y a lieu de relever des membres d'un groupe dit «Hicham et compagnie», originaire de la ville de Casablanca. Ce groupe, entre autres en provenance d'autres endroits, dont la ville hôte du moussem, Meknès, s'était rendu à la veille de la fête du Mouloud à Sidi Ali Ben Hamdouch, situé dans la commune Mghassiyine, où il aurait loué des chambres. Il était arrivé une semaine avant l'ouverture officielle du moussem, prévue aujourd'hui. Perchée sur une colline, la localité qui abrite le moussem se transforme à chaque occasion du Mouloud en un haut lieu de pèlerinage pour les adeptes de la confrérie des Hmadcha, qui viennent des quatre coins du pays, et même de l'étranger, pour solliciter la «baraka» de Sidi Ali Ben Hamdouch, et de la fée «Lalla Aïcha». Des associations locales, d'obédience notamment islamiste, montent à chaque fois au créneau pour dénoncer ce qu'elles appellent «des pratiques contraires à la bonne morale», épinglant, au- delà des pratiques superstitieuses, «la propagation de la débauche», dans une référence à la prostitution et à «l'homosexualité». Selon ces associations, ces pratiques seraient de nature à «altérer la spiritualité des cérémonies religieuses organisées sur les lieux».