Les Canariens, victimes des actes terroristes commis dans les années 70 et début 80 par le Polisario, viennent de saisir le Parlement et le gouvernement de l'archipel canarien pour obtenir la réparation des dommages qu'ils ont subis. L'Association canarienne des victimes du terrorisme (acavite), a appelé le Parlement et le gouvernement des Iles Canaries à reconnaître à ses membres le statut de «victimes du terrorisme» et à leur apporter un appui similaire à celui accordé aux personnes victimes des actes de l organisation basque «ETA» ou d'autres groupes. L'Acavite a été créée en septembre 2006 et regroupe les familles et les victimes des massacres perpétrés par les miliciens du Polisario contre les marins et les bateaux de pêche qui opéraient au large de la côte Atlantique dans les années 70 et au début des années 1980. Dans une déclaration à l'agence canarienne de presse «ACN», la présidente d'Acavite, Mme Lucia Jiménez, a affirmé que son association réclame un soutien et une reconnaissance «de la dignité et de la mémoire» de ces victimes, afin que la société canarienne puisse être éclairée sur le sort réservé par le «Polisario» aux pêcheurs de l'archipel durant le conflit du Sahara. Mme Jiménez, fille de Francisco Jiménez Santana, un Espagnol victime d'un attentat terroriste perpétré par le «Polisario» en 1976, a rappelé avoir été reçue, en janvier dernier, en compagnie du président de la Fédération autonome des Associations des victimes de terrorisme en Espagne, Joaquin Vidal, par le président du Parlement des Iles Canaries, Antonio Castro. Au cours de cette réunion, Jiménez a affirmé avoir sollicité la tenue d une séance plénière du Parlement canarien à la mémoire des victimes, et que les forces politiques activent la mise en oeuvre des procédures relatives à l'octroi de prestations et d'aides aux personnes et aux familles affectées. L'association réclame également que le Gouvernement autonome canarien lui apporte un appui similaire à celui qu'il a accordé aux victimes du terrorisme, a-t-elle souligné, déplorant que les victimes canariennes du terrorisme aient été oubliées durant plus de 30 ans. Mme Jiménez a relevé que ces victimes exigent une réparation «morale, sociale et économique», en vertu de la Loi espagnole de 1999 relative aux victimes du terrorisme. Le quotidien espagnol «El Pais» avait rapporté, lundi dernier, que les Espagnols victimes d'attentats ou d'enlèvements terroristes perpétrés par le «Polisario» commencent à être indemnisés par l'Etat espagnol, qui leur a accordé le statut officiel de «victimes du terrorisme». Selon le journal, plus de vingt Espagnols, en majorité des pêcheurs et des ouvriers, originaires des Iles Canaries, ont été enlevés et au moins 11 autres tués ou sont toujours portés disparus du fait des actes terroristes commis par le Polisario durant la période 1976-1986. Le nombre et le sort de plusieurs autres Espagnols portés disparus restent inconnus, avait écrit «El Pais», dans un article intitulé «les victimes de la terreur» au Sahara. A signaler que les responsables de l'association Acavite avaient tenu en novembre dernier, à Las Palmas, une réunion avec le directeur général de soutien aux victimes du terrorisme du ministère espagnol de l'Intérieur, José Manuel Rodriguez Uribes, qui s était engagé alors à examiner leurs doléances.