Dotée d'un capital initial de 6 milliards d'ouguiyas, la filiale mauritanienne de la BCP veut cibler essentiellement le financement de projets. Il s'agit de créer les conditions d'une meilleure ouverture sur les pays subsahariens. La Banque centrale populaire (BCP) vient d'être autorisée à créer une filiale bancaire en Mauritanie dénommée « Banque populaire maroco-mauritanienne ». Dotée d'un capital initial de 6 milliards d'ouguiyas, soit près de 185 millions de dirhams (1 Dh = 32,4 Ouguiyas), cette filiale devrait enregistrer des bénéfices à partir de la quatrième année d'exercice pour atteindre 595 millions d'ouguiyas en 2012. En effet, les projections financières de cette nouvelle entité, au titre de la période 2008-2012, tablent sur une augmentation du produit net bancaire de 1,17 milliard d'ouguiyas en 2008 à 3,437 milliards d'ouguiyas en 2012. Six objectifs sont derrière l'implantation de la BCP en Mauritanie, selon la dernière édition du Bulletin officiel. On parle ainsi de réponse à un choix stratégique de croissance externe, de la volonté d'accompagner les investisseurs marocains déjà opérationnels dans ce pays et de participer à l'ouverture de l'économie mauritanienne. Il s'agit également d'accompagner l'Etat mauritanien dans la mise à niveau de son système financier, de profiter du potentiel de croissance de l'économie de ce pays ainsi que de créer les conditions d'une meilleure ouverture sur les pays subsahariens. En s'implantant à Nouakchott, la BCP veut cibler essentiellement le financement de projets. Selon la même source, le secteur du bâtiment et travaux publics représente un levier important dans la croissance économique. En Mauritanie, le produit net bancaire (PNB) des banques est formé essentiellement de marge d'intérêts. Les produits générateurs de commissions sont absents du marché bancaire mauritanien qui a enregistré, en 2004, un résultat net de 11 millions de dollars. La volonté de la BCP de créer une filiale en Mauritanie a été exprimée depuis des années. En avril 2006, le colonel Ely Ould Mohamed Vall avait reçu Noureddine Omary, ex-président du Comité directeur du Crédit populaire du Maroc (CPM) et ex-PDG de la BCP. Dans une déclaration à la presse à l'issue de cette audience, M. Omary a indiqué « que cette rencontre émane d'une volonté des responsables des deux pays de promouvoir les relations économiques et commerciales bilatérales, relevant l'importance d'intensifier la coopération dans le domaine financier ». « Nous avons jugé opportun d'entreprendre cette démarche auprès des autorités mauritaniennes pour présenter l'action du Groupe à l'intérieur et à l'extérieur du Maroc et les efforts qu'il peut déployer en vue de développer les relations entre les deux pays », a-t-il ajouté.