Deux associations marocaines ont rejeté le contrat d'intégration proposé par le Parti populaire espagnol. Un contrat qui compte utiliser les immigrés marocains comme «monnaie d'échange» dans les élections législatives. Les deux principales associations de Marocains en Espagne, ATIME et CODENAF, ont exprimé leur rejet total du «contrat d'intégration», une proposition électorale du Parti populaire visant à durcir les conditions d'installation en Espagne des immigrés. L'association des travailleurs et immigrés marocains en Espagne (ATIME) refuse l'utilisation des immigrés comme «monnaie d'échange» dans les élections législatives du 9 mars prochain et considère la proposition de la droite espagnole comme une atteinte aux droits fondamentaux des immigrés. Le chef de file des « Populaires » et candidat du parti à la présidence du gouvernement Mariano Rajoy, a expliqué que l'immigré s'engagera dans ce contrat à «respecter les lois et les habitudes des Espagnols, à apprendre la langue, à payer ses impôts et ses taxes comme les autres, à s'efforcer à s'intégrer, et à retourner dans son pays d'origine s'il n'a pas réussi à trouver un emploi au bout d'un certain temps». ATIME juge que ces mesures sont «inconstitutionnelles et inapplicables puisque les droits, devoirs et le respect des lois ne nécessitent pas des contrats additionnels et il n'est pas question d'utiliser les immigrés comme monnaie d'échange». L'ONG a appelé le PP à renoncer à cette proposition et à ne pas utiliser les immigrés dans la bataille pour les élections législatives du 9 mars prochain. La Coopération et développement en Afrique du Nord CODENAF, une autre ONG marocaine implantée surtout dans la région de l'Andalousie, a appelé les partis politiques espagnols à ne pas utiliser un «thème aussi sensible que l'immigration» comme «arme aiguisée pour une poignée de votes». Pour Mohamed Bentrika, responsable de CODENAF dans la région d'Almeria, «l'intégration des immigrés dans la société espagnole passe par des projets et des initiatives tendant à promouvoir l'entente, la cohabitation et la diversité culturelle et non pas à travers la signature de contrats». «L'unique cadre d'intégration du collectif des immigrés reste la Constitution espagnole qui garantit les droits et fixe les devoirs de tous les citoyens sans discrimination sur la base de la race, la religion ou l'origine», estime Bentrika, également porte-parole d'une plate-forme d'ONG défendant le droit de vote des immigrés. Plusieurs partis politiques, dont le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), du président du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero, et des syndicats espagnols ont durement critiqué cette proposition électorale du PP.