Le gouvernement Zapetero va proposer un plan de retour à 100.000 immigrés. Ce plan qui entrera en vigueur à partir de septembre, visera pour la grande majorité des Marocains, des Equatoriens et des Colombiens. Revenir dans son pays d'origine en échange des allocations de chômage, telle est la formule que propose le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero. Le conseil des ministres espagnol a annoncé vendredi 18 juillet 2008, qu'il compte adopter en septembre prochain un «Plan de retour». Environ 100.000 immigrés, pour la majorité des Marocains, des Equatoriens et des Colombiens sont visés par ce plan. L'objectif étant de les pousser à regagner leurs pays d'origine. La raison invoquée est que l'économie va mal avec un taux de croissance qui devrait être inférieur à 2% en 2008. Le chef du gouvernement espagnol, a ainsi justifié cette décision suite à la hausse du chômage chez les étrangers. «L'immigration doit être liée au travail», avait-il déclaré lors d'une interview sur Radio Nationale d'Espagne, en soulignant que la régularisation de 570.000 travailleurs étrangers en 2005 était une décision logique dans une période d'expansion économique. «Maintenant il est évident que nous avons une demande d'emplois plus faible en raison du ralentissement économique et il est logique qu'il y ait une moindre pression migratoire vers l'Espagne» avait-il ajouté. Il y a encore quelques années les immigrés constituaient une panacée pour ce pays alors qu‘ils sont désormais considérés comme un fardeau pour les services sociaux. Le gouvernement espagnol veut tout simplement les encourager à rentrer chez eux en leur versant des indemnités qui, selon des associations de défense des immigrés, ne devraient pas dépasser les 5.000 euros. Les allocations chômages seront versées en deux fois : 40% en Espagne et 60% une fois que les immigrés seront rentrés chez eux, soit un mois plus tard. A noter que les immigrés souscrivant à ce plan devront attendre trois ans avant de pouvoir obtenir une nouvelle autorisation pour vivre et travailler en Espagne. Et s'ils souhaitent revenir en Espagne, ils devront attendre cinq ans. «Après cinq ans, ils auront priorité pour revenir travailler en Espagne», a déclaré la vice-présidente du gouvernement espagnol, Maria Teresa Fernandez de La Vega. Encore faut-il que le gouvernement espagnol tienne ses promesses. Plusieurs ONG et organisations de défense des droits de l'Homme et de plusieurs ONG ont dénoncé cette incitation au retour. L'Association des travailleurs marocains en Espagne (ATIME) a exhorté la communauté marocaine à se mobiliser et à faire preuve de vigilance. L'association appelle les Marocains vivant en Espagne à ne pas renoncer, ni sous la pression et encore moins face à l'appât d'éventuels avantages matériels, à leurs droits qui sont garantis par la loi. Notamment, le droit au libre retour à leur pays. « Ce plan n'est pas une solution pour remédier à la crise économique que traverse le pays », affirme à ALM, Kamal Rahmouni, président de l'association ATIME. Les Marocains d'Espagne ont fait l'objet ces derniers temps de plusieurs violations. Il y a encore quelques jours, des centaines de personnes avaient participé à Murcie, dans l'est de l'Espagne à une manifestation pour dénoncer «la campagne d'intimidation» lancée par la police espagnole contre les immigrés marocains vivant dans la région. Une opération qui avait été qualifiée « d'inhumaine » et « contraire aux conventions internationales des droits de l'Homme» par l'Association des travailleurs et immigrés marocains en Espagne (ATIME). L'association avait d'ailleurs déclaré son intention de poursuivre en justice le gouvernement local et avait réclamé des explications et des excuses de la part du ministre de l'Intérieur espagnol.