Selon l'association ATIME, la campagne policière contre les immigrés marocains en Catalogne est menée à des fins purement électorales. Depuis plusieurs semaines, les immigrés marocains sont devenus la cible prioritaire de la campagne menée par les Mosso d'Esquadra. La police catalane a intensifié le contrôle des immigrés qu'ils soient réguliers ou illégaux dans les différentes villes et localités de la région.Une opération qui a pour motif de vérifier l'identité des immigrés. Une situation intolérable que dénoncent plusieurs associations de la communauté marocaine résidant en Espagne. C'est le cas de l'Association des travailleurs immigrés marocains en Espagne (ATIME). «Il y a deux ans, nous avions dénoncé la campagne d'arrestations menée par la police dans la localité de Torre Pacheo, près de Murcie. J'ai eu l'occasion de rencontrer le ministre de l'Intérieur espagnol qui m'a garanti que cette campagne prendra fin et que celle-ci avait été dirigée dans un but purement sécuritaire et non à l'encontre des immigrés», déclare Kamal Rahmouni, président de l'ATIME. Selon ce militant, l'Espagne veut à travers cette opération manipuler la population anti-immigrés à des fins électorales.«En réalité, cette campagne intervient à quelques mois des élections régionales en Catalogne prévues pour le mois d'octobre. Elle est menée à des fins purement électorales. L'objectif étant de rassembler le maximum de voix parmi ceux qui sont contre les immigrés». Les membres de l'association ATIME se réuniront dans les prochains jours avec les responsables de la sécurité de la région pour trouver un compromis. L'association compte demander au ministre catalan de l'Intérieur, Joan Saura, de mettre fin à cette campagne de «harcèlement» et d'ouvrir une enquête suite à l'agression d'un immigré marocain, âgé de 19 ans par des agents de la police catalane. «Il y a en fait deux versions : celle de la police qui affirme qu'elle effectuait un simple contrôle et a procédé à l'arrestation du jeune homme qui s'était montré très agressif et qui était en possession de haschich. Par contre, les habitants ont déclaré que le jeune immigré avait fait l'objet de persécution de la part de la police. Il est temps de donner des explications à l'opinion publique. Des investigations doivent être menées pour clarifier les circonstances de l'agression», affirme M. Rahmouni. Mercredi dernier, des heurts entre des agents de police catalan et des immigrés marocains dans la ville d'El Vendrell (province de Tarragone) ont fait plusieurs blessés. Selon les représentants de la communauté marocaine résidant à Tarragone, l'arrestation du jeune immigré aurait été «la goutte qui a fait déborder le vase» des relations déjà très tendues entre les immigrés et la police. Pour rappel, les affrontements entre immigrés et la police catalane sont loin d'être les premiers. L'année dernière, des heurts avaient éclaté dans la commune suite aux pressions exercées par la police contre des vendeurs ambulants immigrés.