Intervenant lors d'une rencontre sur l'immigration, le président du CCDH, Ahmed Herzenni, a affirmé que l'approche sécuritaire n'est pas suffisante pour faire face à ce phénomène. "Le Maroc n'est, en matière d'immigration, qu'un maillon d'une chaîne où chacun doit accomplir son rôle", a souligné, jeudi à Rabat, le président du Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH), Ahmed Herzenni, en affirmant que le Royaume ne peut pas, à lui seul, gérer les flux migratoires. Intervenant à l'ouverture d'une table ronde sur «La protection des réfugiés au Maroc », organisée par le CCDH en collaboration avec le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), M. Herzenni a rappelé "que l'immigration est la résultante des disparités enregistrées en matière de développement", a-t-il dit, notant en ce sens que les migrants sont exposés à des dangers pouvant porter atteinte à leurs droits élémentaires. "Le resserrement des mesures de contrôle entrepris au niveau européen accule les candidats à l'émigration à recourir à la clandestinité", a relevé M. Herzenni, se félicitant par ailleurs de la tenue de cette rencontre qui offre l'opportunité d'examiner le problème des réfugiés, en particulier, et celui de l'immigration subsaharienne en général, et de réaffirmer la portée universelle des droits humains. De son côté, Johannes Van der Klaauw, représentant du HCR, a souligné que le Maroc a une longue tradition d'asile pour les réfugiés, rappelant que le Royaume a toujours fait partie des conventions internationales visant la protection des réfugiés. Il a qualifié «de première» cette rencontre qui sera, selon lui, l'occasion pour mener une réflexion sur des orientations susceptibles de développer l'institution de l'asile au Maroc, notant que cette question requiert l'apport de tous les intervenants, aussi bien pouvoirs publics que société civile. «Nous voulons entamer un processus qui nous permettra d'identifier les réfugiés et de trouver des solutions aux problèmes» auxquels ils sont confrontés, a-t-il dit, avant de préciser que le HCR a enregistré des dizaines de demandes d'asile émanant de ressortissants notamment de la Côte d'Ivoire, de la République démocratique du Congo et de l'Irak.