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Le malaise s'aggrave chez Accor Maroc
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 13 - 02 - 2008

Désormais, on peut parler d'une vraie crise de confiance qui marque les rapports entre le management d'Accor, notamment ceux expatriés, et les cadres marocains qui ont tout donné à cette enseigne.
Depuis la fin de l'année dernière, période où l'état-major d'Accor a installé un nouveau mode de gouvernance - sans concertation réussie avec les cadres - le malaise continue à s'installer en s'aggravant notablement. Désormais, on peut parler d'une vraie crise de confiance qui marque les rapports entre le management de Accor, notamment ceux expatriés, et les cadres marocains qui ont tout donné à cette enseigne.
Les pionniers de l'installation d'Accor au Maroc semblent les plus visés par des menées dites stratégiques de l'hôtelier français qui cachent mal, en vérité, des règlements de compte plus terre à terre. Marc Thépot, le patron d'Accor Maroc, un professionnel aguerri, qui jouissait jusqu'à présent de la confiance de tous et dirigeait les intérêts du groupe dans son ensemble voit son périmètre de compétence rogné par un «expat» Jacques Lecouls.
Ce dernier moins friand de considérations exotiques locales et moins conscient, sur le fond, des enjeux politiques liés à l'installation d'Accor au Maroc, suit une feuille de route rigide et conflictuelle.
Marc Thépot, lui-même, voit son énergie plus absorbée par la défense de ses propres positions personnelles que par la défense des intérêts collectifs de l'équipe qui lui a fait confiance.
Personne n'est parfait et la démarche est somme toute naturelle. La nouvelle stratégie d'Accor consiste à vendre à la découpe la marque Sofitel et, en passant, se débarrasser de son encadrement actuel.
La stratégie serait légitime si les droits des cadres marocains étaient sauvegardés et les sacrifices qu'ils sont consentis en 10 ans étaient reconnus. De 1997 à 2007 le groupe Accor a bénéficié de la part de l'Etat marocain de libéralités «extraordinaires» dont aucun groupe concurrent n'a bénéficié au Maroc.
Tout cela a pu se faire car la parole du président Gérard Pélisson était engagée au plus haut sommet de l'Etat marocain. La diminution de l'influence du président Pelisson au sein d'Accor se traduit notamment au Maroc par un «ramollissement» des engagements de ce groupe vis-à-vis de ses partenaires institutionnels, une exacerbation de ces appétits financiers, fonciers et commerciaux qui ne sont plus justifiés et un mépris avéré des cadres marocains qui ont produit toute la valeur ajoutée que ce groupe revendique aujourd'hui.
Que serait ce groupe sans le talent de professionnels de grande qualité comme Rachid Satori, Najib Mountassir, Hamid Bentahar, Sami Boukhaled et bien d'autres.
Ils ont donné un sens avec leur capacité et leur abnégation à une politique d'excellence qui a produit des résultats exemplaires. Cette équipe, une vraie élite professionnelle, est non seulement, sur le fond, visée par cette stratégie mais elle risque d'être manipulée sournoisement par des nominations «fratricides» dont l'objectif serait d'opposer les uns aux autres pour exonérer les dirigeants d'Accor de leur responsabilité morale et sociale à l'égard de ses cadres.
Pendant que le climat se détériore, le silence déjà épais des administrateurs, notamment marocains, de Risma alourdit la crise. Soit ils ne sont pas associés à cette mutation de la stratégie d'Accor au Maroc et c'est en soi un mépris, soit il garde le silence pour sauvegarder quelques intérêts personnels, et alors ça serait une forfaiture. Risma ne peut pas continuer à prospérer dans le reniement des engagements moraux du groupe qu'elle finance. C'est la transparence qui renforce non seulement le cours de la Bourse mais également la responsabilité sociale.


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