Une enquête réalisée par le ministère de l'Intérieur entre le 22 septembre et le 12 octobre derniers attribue le taux élevé d'abstention enregistré lors du scrutin de 2007 à la non-satisfaction des électeurs par «l'offre électorale». Les programmes électoraux proposés par les partis politiques lors des législatives de 2007 n'ont pas été à la hauteur des attentes. C'est ce qui a poussé un important nombre d'électeurs à bouder les urnes lors du dernier scrutin législatif, révèle une enquête réalisée et dévoilée par le ministère de l'Intérieur, lors d'une réunion tenue vendredi et samedi derniers à Rabat avec les représentants des partis politiques et des syndicats représentés au Parlement. Mais à ce motif principal, où la responsabilité des partis politiques est établie, s'ajoute un autre facteur, - celui-là bien connu -, de la désaffection que continuent de ressentir nombre d'électeurs à l'égard de la politique. «Une partie importante des sondés, âgés entre 18 et 34 ans, vivant dans les villes et disposant d'un bon niveau scolaire et social, ne s'intéresse pas aux affaires politiques», indique un communiqué du ministère de l'Intérieur. La même enquête fait constater que 55% des électeurs qui se sont abstenus de voter lors du scrutin du 7 septembre 2007 avaient participé aux élections de 2002 et 36% des personnes ayant retiré leurs cartes d'électeur avaient, à ce moment, l'intention de se rendre aux urnes. L'enquête, réalisée sur un échantillon de 1.247 non-votants, a été initiée dans le but de «tirer les enseignements susceptibles d'aider à réunir les conditions du bon déroulement des Communales de 2009», indique le communiqué du ministère de l'Intérieur. Une batterie de mesures a été révélée par le département de tutelle, devant les responsables politiques et syndicaux réunis dans le cadre de la concertation suivie par le gouvernement. Les mesures évoquées se rapportent à la possibilité de révision du Code électoral, particulièrement en ce qui concerne les listes électorales et le mode de scrutin, l'actualisation de la Charte communale et la mise en adéquation du découpage. Parmi les mesures annoncées, figure la mise en place d'un découpage plus approprié au développement démographique, spatial et socio-économique qu'ont connu les collectivités locales au cours des dernières années. S'agissant la Charte communale, sa révision s'avère nécessaire aujourd'hui plus que tout autre temps, l'objectif étant de mettre cette Charte en adéquation avec le processus de décentralisation destiné à renforcer la politique de proximité et à promouvoir le niveau de prestations fournies aux citoyens. Un programme ambitieux de réformes vient d'être défini en perspective des Communales de 2009, mais que l'appareil législatif est appelé à accompagner avec la même ambition affichée. Une question sur laquelle a insisté le ministère de l'Intérieur, en évoquant la nécessité de l'élaboration de projets de loi et de décrets d'application et la publication des textes réglementaires y afférents. A ce sujet, il a été souligné que l'élaboration des projets de loi et de décrets (amendements relatifs notamment au Code électoral et à la Charte communale) se fera entre les mois d'avril et mai 2008 et que l'opération d'adaptation des découpages relatifs aux communes et aux Chambres professionnelles doit être opérée fin décembre. La mise à jour des listes électorales, elle, est prévue entre janvier et mars 2009.