Selon la Banque mondiale, le taux de croissance du PIB au Maroc devrait atteindre 5,5 % en 2008 alors que le gouvernement Abas El Fassi table sur une hausse de 6,8 %. Entre 2006 et 2007, le taux est passé de 8 à 2%. En 2007, le PIB du Maroc a connu une croissance de 2 % et devrait s'établir à 5,5 % pour l'exercice 2008. Selon la Banque mondiale, l'objectif du gouvernement Abas El Fassi pour cet exercice est en hausse de 1,3 % par rapport aux projections des équipes de Robert Zoelick. Dans la loi de Finances 2008, le gouvernement table sur un taux de croissance de 6,8 %, une campagne agricole moyenne, un taux d'inflation de 2 %, un taux de change euro-dollar de 1,4% et un cours du pétrole brut à 75 dollars le baril. Pour la Banque mondiale, qui vient d'annoncer ses prévisions sur le taux de croissance du PIB des pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord pour 2008-2009, l'économie marocaine a subi les effets négatifs d'une mauvaise campagne agricole. Dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, le taux de croissance du PIB a atteint son niveau le plus élevé depuis 10 ans en 2006 et 2007. Au cours de l'année précédente, le Maroc a réalisé avec le Liban les taux de croissances les plus bas dans cette région du monde (Voir tableau). Sur le palmarès des meilleurs taux de croissance, l'Egypte occupe la première place avec 7,1%. Dans le second rang des dix premiers taux, il y a en ex-aequo la Tunisie, la Jordanie et Oman avec 6 % de taux de croissance. Ces quatre pays arabes devancent de loin l'Iran avec 5 %, la Syrie avec 3,9 %, le Yémen avec 3,8 % et l'Algérie avec 3,4%. Les experts de la Banque mondiale restent tout de même optimistes en affirmant que malgré la grave sécheresse qui a sévi dans les pays du Maghreb, en particulier au Maroc, la reprise de la demande des pays européens a permis de soutenir les exportations des pays pauvres en ressources mais riches en main-d'œuvre. «Le groupe des exportateurs de produits diversifiés ont vu leur croissance se ralentir, de 6,2 % en 2006 à 5,4 % cette année en grande partie parce que le taux d'accroissement de la production au Maroc est tombé de 8 à 2%», indiquent-ils. Et d'ajouter : «en ce qui concerne les exportateurs de produits diversifiés, dans les économies pauvres en ressources mais riches en main-d'œuvre, 2007 a marqué un tournant dans le domaine financier. Les obligations souveraines du Maroc ont été qualifiées d'émission sans risque et le pays a rapidement pu mobiliser 675 millions de dollars moyennant un spread faible de 55 points de base ». Pour les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord faisant partie du groupe des exportateurs de produits diversifiés, la croissance devrait faire un bond en 2008 pour atteindre 6,3 %, contre 5,4 % 2007. Selon les projections des analystes de la Banque mondiale, cette évolution sera en partie imputable à la reprise observée au Maroc à l'issue d'une grave période de sécheresse, avec un taux de croissance de 5,5 %. De 5,5 %, le taux de croissance du PIB marocain devrait connaître une chute de 1,5 % pour s'établir à 4,5 % au cours de l'année prochaine. Pour les deux années à venir, le pays des Pharaons conservera encore sa place de leader avec un taux de croissance prévisionnel de 7 % au cours de l'actuel exercice et de 6,8 % au cours de l'année prochaine.