Mahjoubi Aherdane a fait une volte-face mardi dernier en annonçant sa décision de se maintenir au poste de président du Mouvement populaire. Mahjoubi Aherdane a créé la surprise mardi lors d'une réunion ordinaire du Bureau politique du Mouvement populaire, en annonçant sa décision de se maintenir au poste de président. Le même Bureau politique avait émis lors de sa réunion du 18 décembre dernier un communiqué, dans lequel il saluait la décision de démission annoncée par M. Aherdane par voie de presse, en faisant l'éloge du grand parcours du président. A en croire le fondateur du mouvement haraki, il n'aurait jamais déclaré vouloir quitter son poste à la tête du parti. Il n'est pas prêt à le faire, du moins pas avant la tenue du prochain congrès ordinaire qui aura lieu dans deux ans. Mais alors « qui croire ? » , s'interroge un membre du BP de ce parti, furieux. « Aherdane ou son ombre ? », ironise-t-il, en se demandant pourquoi ce dernier n'avait pas démenti les propos qu'il aurait tenus dans une interview à la presse. Lors de sa sortie médiatique, M. Aherdane avait, en effet, laissé planer le flou sur cette décision, annonçant, d'une part, son départ, et de l'autre, son intention de créer une sorte de «Conseil d'orientation», au même titre que le «Conseil des sages» au Parti de l'Istiqlal, destiné à donner des orientations au parti, voire intervenir en cas d'abus. Un «flottement» qui a amené les observateurs de la vie partisane nationale à accueillir la décision de M. Aherdane avec beaucoup de suspicion. Des cadres au sein du MP expliquent les atermoiements de M. Aherdane par le fait de «vouloir simplement tâter le pouls». «M. Aherdane s'attendait à ce que sa démission ne soit pas acceptée par le parti», explique Mohamed Mansouri, l'un des farouches opposants au président MP, à l'origine de la création du «Comité élargi pour la bonne gouvernance». Mais voilà, poursuit ce dernier, « l'acceptation de cette démission n'a pas été du goût de M. Aherdane ». D'où «sa volte-face de mardi dernier». Au grand mécontentement de nombre de militants, qui s'inquiètent déjà sur l'avenir d'un parti transformé en «coquille vide». Bouté hors de la coalition gouvernementale formée par le Premier ministre Abbas El Fassi, en raison des prétentions «démesurées» qui auraient été exprimées par les dirigeants MP au sujet du partage des portefeuilles ministériels, le parti haraki «ne sait plus aujourd'hui sur quel pied danser», souligne un cadre MP, qui a souhaité ne pas être cité. «Nous sommes aujourd'hui un parti qui se cherche, on ne sait vraiment pas si notre position est dans l'opposition ou dans le soutien au gouvernement», a-t-il indiqué. Autre préoccupation largement partagée au sein du MP, elle concerne la «mise en veilleuse» des structures du parti. «C'est à se demander si structures existent-elles déjà», s'interroge un autre militant, encore plus furieux. Le revirement de M. Aherdane vient accentuer davantage le malaise qui règne au sein du parti, sachant bien que son président est vivement contesté ces derniers temps.