La rubrique des autres biens et services a pioché 17,6% de plus dans les caisses du Trésor, alourdissant ainsi les dépenses ordinaires de l'Etat. Tout de même, les recettes provenant au titre des impôts ont quelque peu sauvé la mise. Alors que les caisses de l'Etat ont besoin de plus de fonds pour faire face aux divers frais, les dépenses de fonctionnement continuent d'alourdir le budget. Selon la banque centrale, dans sa dernière note de conjoncture relative aux dix premiers mois de l'année 2007, les dépenses ordinaires du Trésor se sont relevées de 10,1%, atteignant ainsi la bagatelle de 109,2 milliards de dirhams. Derrière ce chiffre, Bank Al-Maghrib pointe du doigt un seul élément. Ainsi, si l'Etat a besoin de plus de fonds sur ce volet, c'est «imputable à l'alourdissement des dépenses de fonctionnement, passées de 73,5 à 79,7 milliards de dirhams, en liaison avec l'augmentation de 17,6% des dépenses pour autres biens et services, qui se sont élevées à 26,3 milliards». Dans ce contexte, les charges en intérêts de la dette se sont inscrites en hausse de 7,3%, tandis que celles relatives à la compensation ont augmenté de 26,6% pour s'établir à 13 milliards. Notons que la part de ces dépenses, notamment de fonctionnement, ne sont pas négligeables surtout lorsqu'elles sont comparées au total enregistré par les recettes ordinaires, polarisant approximativement la moitié des rentrées de fonds perçues par les caisses de l'Etat. En ce sens que les recettes ordinaires du Trésor se sont élevées à près de 142,6 milliards de dirhams, se hissant ainsi de 16,2%, «attribuables à l'amélioration de 19,6% des recettes fiscales, lesquelles ont atteint 125,3 milliards de dirhams», explique la même source Néanmoins, les caisses du Trésor ont tout de même été confortées par la partie relative aux impôts. Sur ce registre, les impôts directs, de l'ordre de 49,7 milliards de dirhams, se sont appréciés de 18,5%, «consécutivement à l'accroissement de 24% du produit de l'impôt sur les sociétés, passé à 24,8 milliards», indique-t-on. Pour ce qui est de l'impôt sur le revenu, ou fameux IR, celui-ci a dopé le Trésor d'un montant de 23 milliards de dirhams, en appréciation de 14% au regard de la même période de l'exercice précédent. Sur un autre volet, les recettes des impôts indirects ont bondi de 22,1% pour atteindre près de 56,7 milliards de dirhams. À savoir que 41,8 milliards de ce montant sont au titre de la taxe sur la valeur ajoutée, celle-ci s'étant accrue de 26% «suite à la progression de 29,5% du produit de la TVA sur les importations et de 21,4% de celui de la TVA intérieure, qui ont atteint 24,1 et 17,7 milliards respectivement», explique la banque centrale. D'autre part, les rentrées provenant des droits d'enregistrement et de timbre ont augmenté de 25,9%, affichant 7,6 milliards de dirhams. Autres recettes. Il s'agit de celles qui sont classées « non fiscales». C'est ainsi que ces entrées se sont creusées de 4,1%, en relation avec le repli de 6,3% constaté sur le produit des monopoles et 15,5% des autres recettes non fiscales, celles de la privatisation ayant augmenté de 33,1% par rapport à la même période de l'année précédente. Eu égard à ces chiffres, l'excédent budgétaire ordinaire s'est tout de même relevé, atteignant 33,4 milliards de dirhams et couvrant les dépenses d'investissement chiffrées à 21,1 milliards de dirhams. Aussi, et tenant compte du solde négatif des comptes spéciaux du Trésor de 5,7 milliards de dirhams, le budget général affiche un excédent de 6,6 milliards de dirhams. D'autre part, le Trésor ayant réglé des arriérés de paiement pour un montant de 602 millions, l'excédent de caisse s'est établi à 5,9 milliards. Ce dernier ainsi que les rentrées nettes de capitaux au titre de la dette extérieure, de 1,5 milliards de dirhams ont permis au Trésor de faire face à ses engagements intérieurs.