Le couple interpellé mercredi en Lozère a participé aux homicides de deux gardes civils espagnols samedi, à Capbreton, dans les Landes, a déclaré jeudi le ministère de l'Intérieur. Dans un communiqué, le ministère a indiqué qu'«un faisceau d'indices concordants (similitudes physiques, éléments balistiques, trace ADN) permet de conclure que le couple interpellé mercredi midi en Lozère a participé aux homicides de deux gardes civils espagnols». Les recherches se poursuivent pour retrouver le troisième homme présumé du commando, souligne le ministère de l'Intérieur. Les deux personnes arrêtées, identifiées comme étant des membres de l'ETA, n'ont cependant pas avoué l'agression, a-t-on précisé à Reuters de source policière. La radio espagnole Cadena Ser avait auparavant annoncé que les deux suspects avaient avoué. La femme interpellée est Saoia Sanchez Iturregi, surnommée Hintza, l'un des membres d'ETA les plus recherchés d'Espagne, a-t-on ajouté de même source. Son compagnon est Asier Bengoa Lopez de Armentia, un dirigeant de l'organisation basque arrêté en avril 2003 en Espagne et remis en liberté en novembre 2006. Saoia Sanchez Iturregi a été identifiée grâce à ses empreintes digitales. Elle s'était coupé les cheveux et les avait teints mais, sur des photos retrouvées sur elle, elle apparaît en blonde, ce qui correspond au signalement communiqué après une tentative de braquage d'une voiture et les tirs mortels de Capbreton. Des boucles d'oreilles distinctives corroborent également ce signalement. Actuellement à Montpellier, le couple doit être transféré jeudi à la Sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (SDAT), à Paris. Les policiers s'appuient sur des expertises balistiques visant à déterminer si le pistolet automatique en possession des deux personnes est l'arme du crime. Des expertises génétiques comparatives ont été également menées, car les enquêteurs croient détenir l'ADN des tueurs de Capbreton. Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur, a indiqué qu'elle recevrait l'ensemble des services de gendarmerie et de police qui ont permis «d'arrêter et de confondre les deux etarras» pour les féliciter. Les deux gardes civils espagnols ont été abattus samedi par deux hommes et une femme. Le drame a provoqué une vive émotion en Espagne, où une très importante manifestation de protestation contre ETA a réuni gauche et droite, pour la première fois depuis 2003. Les deux gardes civils se trouvaient en France pour une mission de renseignements classique visant ETA, effectuée conjointement avec les Renseignements généraux français. Ils sont tombés fortuitement sur les etarras présumés alors qu'ils venaient boire un café dans la cafétéria d'une grande surface de Capbreton. Ils ont été abattus dans leur voiture sur le parking au moment de repartir.