Refusant que sa maîtresse le quitte, Noureddine a commis un meurtre qui lui a coûté 15 ans de réclusion criminelle. La chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca est archicomble, cet après-midi du mois d'octobre. Noureddine se tient au box des accusés. Il est poursuivi pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner. «Je n'avais pas l'intention de le tuer M. le président… Je voulais uniquement lui faire peur», balbutie-t-il. Nourredine louait, depuis trois ans, une chambre chez Abdellah. Il lui versait toujours le loyer à temps. «Mais depuis que j'ai entamé une relation avec ma voisine, ses comportements ont changé», explique Noureddine. Célibataire, Nadia, âgée de 27 ans, occupait seule une chambre mitoyenne à celle de Noureddine. Ils ont eu donc le temps de se connaître et même de nouer une relation amoureuse qui commençait à déranger les voisins. Ils ont alors demandé au propriétaire de leur trouver une solution. Nadia et Noureddine, comme si de rien n'était, continuaient à se voir et même de passer des nuits ensemble dans la même chambre. Un soir, Nadia est rentrée chez elle. Abdellah, le propriétaire de la maison, l'a rejointe et lui a expliqué que les voisins protestaient contre elle et son amant et lui a demandé de quitter la chambre dans les deux jours qui suivent. Nadia a gardé le silence. Elle ne savait quoi dire. Quand Abdellah est parti, Nadia s'est fondue en larmes. «Abdellah m'a demandé d'évacuer la chambre, dès demain parce que nos voisins nous reprochent d'avoir une relation amoureuse», a-t-elle confié à Noureddine, dès son arrivée. Emporté par la colère, ce dernier a menacé Abdellah et tous ses voisins de les tuer si sa maîtresse sera expulsée. Deux jours plus tard, Abdellah a réitéré sa demande à Nadia qui n'a pas réagi. Tout à coup, Noureddine est sorti de chez lui, un couteau à la main en criant : «Elle ne partira jamais!». Abdellah l'a poussé violemment et lui a expliqué qu'il n'allait pas revenir sur sa décision. Hors de lui, Noureddine s'est jeté sur Abdellah et lui a asséné deux coups de couteau. «Je regrette de l'avoir tué M. le président !», répète Noureddine, les larmes aux yeux. Son regret lui a permis de bénéficier des circonstances atténuantes. Noureddine a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle.