Depuis l'élection de son mari à la présidence de la république, Cécilia Sarkozy s'est assignée une mission : défrayer la chronique politique et mondaine. De l'avis général, s'il y a un domaine où Nicolas Sarkozy a opéré une éclatante rupture, c'est celui qui touche au statut et à la fonction de la première dame de France. Même s'il n'a pas encore procédé à une définition institutionnelle de son rôle, les premiers mois de son mandat ont vu naître un style nouveau et original, porté une Cécilia Sarkozy d'une élégance affirmée, qui tranche fermement avec les attitudes sèchement militantes d'une Danielle Mitterrand ou les postures socialo-aristocratiques d'une Bernadette Chirac. Depuis l'élection de son mari à la présidence de la république, Cécilia Sarkozy s'est créée une marque de fabrique : défrayer la chronique politique et mondaine. Etre là où elle n'est pas attendue. À l'aube de l'ère Sarkozy, elle avait créé l'événement en boudant les urnes du second tour de la présidentielle. En pleines vacances estivales américaines, elle avait snobé le barbecue offert par les Bush, Laura et George, en l'honneur de Nicolas Sarkozy. Absence aussi remarquée que celle qui l'a poussé à faire l'école buissonnière lors du dîner très prisé du G8. Et alors qu'elle était attendue comme le Messie salvateur à Budapest pour recevoir les hommages des Bulgares pour son intervention auprès du raïs libyen Mouammar Kadhafi pour libérer les infirmière bulgares et le médecin palestinien, elle a brillé par son absence. Nicolas Sarkozy avait tenté de justifier cette absence en affirmant que son épouse s'était sentie «blessée» par la polémique qui avait entouré son intervention auprès de Kadhafi. De la même manière qu'elle s'apprête à sécher le voyage de Nicolas Sarkozy à Moscou demain mardi. Cécilia Sarkozy a créé la surprise aussi en annulant à la dernière minute sa participation à l'émission dominicale de Michel Drucker consacré à Rachida Dati avec laquelle elle entretient de profondes relations d'amitié. Ces multiples incohérences de comportement ont créé une vive curiosité au sein de la presse française, à tel point qu'un des journaux les plus populaires de France, «Le Parisien » s'est fondu d'une Une assez inédite avec ce titre «Mais où est passée Cécilia ?». Il n'en fallait pas plus pour que le journal «Libération» se fasse l'écho de «rumeurs de séparation du couple présidentiel». Ces rumeurs ont vite remis en mémoire la séparation éphémère et mélodramatique du couple en 2005 et la fameuse Une de «Paris match » montrant Cécilia avec son ami le publicitaire Richard Attias et les informations qui prêtaient à Nicolas Sarkozy une liaison avec la journaliste du Figaro Anne Fulda. L'effet boule de neige est parvenu jusqu'à la présidence de la république où le porte-parole David Martinon était sommé de s'expliquer sur ces insinuations : «Je ne commente pas toutes les rumeurs dans les salles de rédaction et certainement pas ça». Certains éditorialistes de la presse française justifient l'intérêt strident des Français pour la vie du couple présidentiel par la décision initiale des intéressés de mettre en scène leur vie privée dans un mélange du genre dangereux et sans filet. Depuis la libération des infirmières bulgares, Cécilia Sarkozy, baptisée pour l'occasion «émissaire personnel» du président, s'est réveillée au centre d'une polémique politicienne qui fait couler beaucoup d'encre. Après avoir accepté l'été dernier la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les conditions de libération des infirmières et du médecin bulgares, Nicolas Sarkozy s'est trouvé confronté à une demande de l'opposition de voir témoigner Cécilia devant cette commission pour éclairer l'opinion française sur son véritable rôle dans cette opération. L'Elysée avait opposé un refus catégorique à cette perspective, y voyant une manœuvre pour affaiblir son locataire. Malgré ce refus , l'opposition socialiste continue, à chaque occasion, de formuler cette demande. La dernière exigence sur le sujet fut exprimée par le député socialiste Pierre Moscovici : «Cécilia Sarkozy doit venir si elle est convoquée. Je pense qu'elle doit être convoquée. C'est juridiquement imparable (…) je pense que si elle avait la conscience de son devoir, elle viendrait. Si j'étais à sa place, je ne barguignerais pas, j'inventerais pas des trucs stupides. Elle sera reçue courtoisement».