Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la république, Cécilia Sarkozy était à la recherche d'une occupation pour accompagner le travail de son mari, après avoir accompagné son ascension politique. En l'espace de deux voyages surprise en Libye, Cécilia Sarkozy s'est créée une légende, celle d'une éclatante First Lady française qui s'est trouvée un rôle aux côtés de son président d'époux, le bouillant Nicolas Sarkozy. La voilà qui brave tous les dangers pour foncer avec enthousiasme sur un pays, la Libye, qu'on visite rarement par plaisir et qu'on quitte avec la hâte des damnés. La première visite pouvait être assimilée à un coup de tête passionnel d'une novice en politique, la seconde, à une stratégie bien calculée d'une professionnelle des réseaux et de la communication politique. Cette seconde visite avait donc des allures d'une expédition savamment organisée. Cécilia Sarkozy était accompagnée non seulement par le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant, comme la première fois, mais aussi avec Benita Ferrero-Waldner, commissaire européenne chargée des Relations extérieures. Cette mission avait les contours et les objectifs clairement définis : libérer des infirmières bulgares et un médecin palestinien accusés par la justice libyenne d'avoir inoculé le virus du sida à des enfants libyens. Mission accomplie pour Cécilia Sarkozy qui après avoir «établi des relations de confiance» avec le leader libyen Mouamar Kadhafi, a su participer efficacement à la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien dont l'affaire traînait dans les tribunaux de la Jamahiriya depuis huit longues années. «Un travail remarquable», avait noté admiratif Nicolas Sarkozy. Avec leur libération, Cécilia acquiert un incontestable succès d'estime pour son implication heureuse dans une affaire à la complexité insurmontable. Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la république, Cécilia Sarkozy était à la recherche d'une occupation pour accompagner le travail de son mari, après avoir accompagné son ascension politique. Cela fait partie d'une tradition bien installée en France. Les premières Dames de France s'étaient toutes intéressées à un domaine particulier : de Claude Pompidou, présidente protectrice des arts et des lettres et d'Anne-Aymone Giscard d'Estaing, présidente de la Fondation pour l'enfance, passant par Danielle Mitterrand et sa fondation France Libertés jusqu'à Bernadette Chirac, marraine de l'opération «Pièces jaunes» destinée à financer une partie des activités des hôpitaux de Paris. Cécilia se devait de trouver son propre centre d'intérêt. Le cas de ces infirmières bulgares et du médecin palestinien avait ému l'opinion européenne. On l'imagine aisément s'investir à fond pour la libération de la célèbre otage franco-colombienne, Ingrid Bétancourt, otage des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) depuis le 23 février 2002. Les interrogations autour de la mission de Cécilia Sarkozy bruissaient dans le landernau avec curiosité et insistance. Acculé par les journalistes, le secrétaire général de l'Elysée, l'austère Claude Guéant, lui avait accordé le qualificatif de «meilleur messager» du président de la République avant de s'interroger avec une fausse candeur : «qui mieux que l'épouse du président peut le représenter ? Avec qui a-t-il une proximité plus grande ? C'est quelque chose qui compte (…) Elle sera utile là où elle pense qu'elle peut être utile». Mais la précision qu'il apporta juste après était de taille : «je ne veux pas dire qu'elle va remplacer l'équipe diplomatique de l'Elysée, mais il est clair que sur un certain nombre de missions, sa seule présence apporte un plus qui est tout à fait considérable». Et c'est François Fillon, Premier ministre, qui ambitionne de résumer le mieux la mission de Cécilia Sarkozy : « je crois que c'est bien le rôle de l'épouse du chef de l'Etat que d'être le symbole du souci humanitaire qui est celui de tous les peuples européens». L'éruption de Cécilia Sarkozy dans le circuit diplomatique force l'admiration de son fan club de plus en plus peuplé, mais provoque des grincements de dents. Même si le succès de la libération de ces infirmières et du médecin palestinien et le dénouement heureux de cette crise est à mettre au crédit du couple Sarkozy, il n'est pas certain que le recours à une diplomatie personnelle parallèle qui court-circuite allégrement les circuits traditionnels puissent ne faire que des heureux. Nicolas Sarkozy qui se rend en Lybie pour cueillir les fruits de ses investissements, pourra toujours dire que tout est permis dans ce domaine au nom de l'efficacité et du résultat.