La FIDH vient de publier le rapport de sa mission d'enquête réalisée au Maroc sur la situation et qui a pris fin en janvier. Selon l'organisation, l'abolition est «très probable et imminente». La position du Maroc par rapport à la peine de mort «reste, à plusieurs égards, ambiguë», affirme un rapport de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH). Le rapport qui sanctionne les travaux d'une mission d'enquête sur la situation de la peine de mort au Maroc, estime que «d'un côté, les tribunaux continuent à prononcer la peine de mort pour des actes de terrorisme comme pour des crimes de droit commun». De l'autre côté précise, le même document, plusieurs manifestations publiques sur la peine de mort ont pu être organisées «avec succès, bénéficiant notamment d'une large couverture médiatique». De même, souligne-t-on auprès de cette organisation qui regroupe quelque 155 organisation de défense des droits de l'Homme à travers le monde, plusieurs déclarations émanant de représentants des autorités ainsi que du Conseil consultatif des droits de l'Homme, sur «une très probable et imminente abolition» ont été faites au cours des dernières années. Par ailleurs, d'autres acteurs concernés par la question à l'échelle de notre pays, notamment les parlementaires et la société civile, «se sont ouverts au débat sur ce sujet qui, aujourd'hui, ne semble plus tabou», souligne le rapport de l'ONG. L'organisation note en ce sens, des «développements encourageants» et une «mobilisation croissante» de la société civile au sein de notre pays. En outre, bien que le Maroc n'ait exécuté personne depuis 1993, ce qui en fait un pays «abolitionniste de fait», souligne-t-on auprès de l'ONG, 133 condamnés à mort, dont 5 femmes, sont toutefois détenus dans les couloirs de la mort des prisons marocaines. En outre, relève la FIDH, à l'issue de son enquête conclue par une mission de suivi organisée fin janvier, la plupart des acteurs rencontrés se sont prononcés «en faveur d'une campagne en vue de la ratification du Deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques». Le document vise, rappelons-le, à abolir la peine de mort. Au terme de sa mission et au regard de ces informations recueillies par ses enquêteurs, la FIDH a adressé, dans son rapport publié mardi 2 octobre, une série de recommandations aux différents groupes concernés. L'organisation appelle, en premier lieux, le ministère de la Justice à régler les cas, objet de ses engagements pris auprès de la mission lors de la rencontre de janvier. La FIDH l'appelle également à «se conformer aux recommandations faites par l'Instance Equité et Réconciliation à l'issue des ses travaux et abolir la peine de mort dans les plus brefs délais». En outre, la FIDH appelle les parlementaires abolitionnistes à «adopter une position commune claire». Pour ce qui du collectif des abolitionnistes relevant de la société civile, l'organisation internationale les incite à «coordonner davantage leurs efforts», entre eux et en direction des groupes parlementaires abolitionnistes, afin de «contrer une certaine inertie». La FIDH appelle, en dernier lieu, la Coalition marocaine contre la peine de mort à, entre autres, s'ouvrir à des intellectuels, des artistes et des personnalités en vue et, à nommer des «ambassadeurs de l'abolition». Pour rappel, le bureau international de la FIDH, présidé par la Tunisienne Souhayr Belhassen, compte 15 vice-présidents dont la présidente de l'OMDH, Amina Bouayach, et 5 secrétaires généraux parmi lesquels figure le Marocain Driss El Yazami.