Le programme Moukawalati retient l'intérêt de nombreux jeunes. Mais ces derniers dénoncent la lenteur de certaines banques à octroyer les crédits nécessaires. Au total, 275 projets au total ont été retenus parmi les 475 dossiers ayant été traités par la commission de sélection présidée par le Centre régional d'investissement (CRI). Les projets ayant bénéficié de l'avis favorable des banques sont au nombre de 72 dont seulement 22 projets qui vont bénéficier du déblocage effectif du financement. Des indicateurs qui semblent tous au vert à l'exception de certains dysfonctionnements enregistrés au niveau des banques. Selon les témoignages recueillis auprès de nombreux candidats, une bonne partie des dossiers ayant accompli toutes les procédures et démarches administratives se trouve ajournée en raison du retard dans le déblocage des fonds, dernière et ultime étape dans la concrétisation des projets. Une lenteur qui provoque, selon le directeur du CRI de Fès-Boulemane, «d'énormes dommages aux candidats et qui nuit à l'image de l'ensemble des institutions oeuvrant dans le cadre de ce programme». Le flux des candidats qui est en baisse en est la première preuve. Seulement quelque 822 jeunes se sont inscrits dans le cadre du programme Moukawalati jusqu'au 25 juin dernier, dont 353 ont été sélectionnés pour bénéficier de l'accompagnement des différents guichets. Il faut dire que cette désaffection est due aux expériences des candidats précédents qui se sont heurtés au retard de déblocage des financements. Lors d'une rencontre organisée récemment par les encadrants et les accompagnateurs de la Fondation Zakoura à Fès, ces derniers ont exprimé leur engagement à faciliter la procédure relative à la validation du contrat et du déblocage des fonds. Pour Abdesslam Alami, responsable du « Réseau Moukawalati » à la fondation Zakoura, «une fois les procédures mises en place et testées, nous avons joué notre rôle d'accompagnement pour une meilleure compréhension entre le banquier et le porteur». En effet, les encadrants de la fondation suivent régulièrement les différentes étapes de la création. «Une fois l'accord de la banque obtenu, nous nous assurons que le porteur du projet a loué, puis crée juridiquement sa société, qu'il a remis le dossier à la banque, puis signé le contrat de prêt et qu'il a procédé à la constitution des garanties. Après cette étape, la banque procède à l'appel des fonds étatiques de la CCG et débloque le crédit pour le démarrage de l'entreprise», explique M. Alami. Selon la même source, il a été mis en place une «Avance sur l'avance» plafonnée à 10.000 DH pour aider le porteur de projet, sans apport personnel, pour les frais de constitution de la société. Pour M. Alami, «le processus Moukawalati était en phase de mise en place. Les procédures n'étaient pas assimilées par l'ensemble des partenaires, à la fois les banques et les guichets». Pour ce qui est de la répartition de ces projets par secteur d'activité, on révèle la prédominance des services avec 49 %, talonnés par le secteur industriel avec une part de 23 %. Au niveau de la phase post-sélection, 200 projets sont accompagnés ou en cours d'accompagnement. Parmi ce total, 125 dossiers de demande de crédit ont été déjà déposés aux banques.