L'industrie des matériaux de construction réalise, selon une étude de la FCM relevant de la CGEM, une production annuelle de 20 milliards DH et une valeur ajoutée de 6,5 milliards DH. Avec une production industrielle de plus 20 milliards DH et une valeur ajoutée de près de 6,5 milliards DH, le secteur des matériaux de construction tire pleinement profit des grands chantiers d'infrastructure lancés par le gouvernement. Les routes et autoroutes, le port Tanger-Med, le plan Azur, le programme de logements sociaux, autant de projets qui stimulent cette industrie. Et le potentiel de son développement est encore plus grand. Le secteur s'y prépare. Ainsi, et selon la Fédération de l'industrie des matériaux de construction (FMC), l'industrie du ciment fait état d'une capacité de production de 13 millions de tonnes et pourrait atteindre 18,3 millions de tonnes en 2015. La fabrication de briques rouges dispose d'un potentiel de production de 5 millions de tonnes. À cela s'ajoute une production potentielle de 46 millions de m2 de carreaux céramiques, de 5 millions de m2 de marbre, de 3 millions de pièces sanitaires, de 1,2 million de tonnes de fer et béton ainsi que 3,5 millions de m3 de béton préfabriqué et de 350.000 tonnes de plâtre. Malgré cette solide situation, le secteur souffre, néanmoins, souligne-t-on auprès de la FMC, de «certaines contraintes notamment les pratiques de concurrence déloyale, l'insuffisance de la normalisation et le coût de l'énergie». Des efforts pour les aplanir ont été consentis. Le secteur qui compte actuellement plus de 700 entreprises assurant plus de 35 000 emplois a engagé, en effet et depuis 1997, avec le ministère de l'Industrie et du Commerce, un programme de mise à niveau des entreprises. Depuis sa situation ne cesse de s'améliorer. Le secteur fait état actuellement d'une contribution relativement importante aux réalisations de l'industrie nationale. Celle-ci est estimée, selon la FMC, à 6% en matière d'emplois, 9% de la valeur ajoutée et près de 10% du Produit intérieur brut. Il attire, en outre, un volume global des investissements représentant 11% de ceux de l'industrie. De même, 22% des entreprises du secteur réalisent 80% du chiffre d'affaires global, de même que 37% totalisent 80% des emplois. L'industrie des matériaux de construction souffre, toutefois, d'une forte concentration géographique des entreprises. 63% d'entre elles se trouvent, en effet, à Casablanca-Kénitra. Par ailleurs, le secteur n'a pas encore exploré tout son potentiel d'export. Ainsi, les ventes auprès des clients étrangers sont, en grande partie, réalisées par un nombre limité d'entreprises. Ceci étant, les exportations du secteur ont évolué de plus de 12,3% sur les trois dernières années. Cet accroissement est dû essentiellement aux produits en céramique qui représentent plus de 90% des exportations du secteur. Il n'en reste pas moins que la FMC se dit préoccupée par les coûts de productions qui «continuent à être grevés par les prix de l'énergie et le retard constaté à l'élargissement des sources et provenances», le devenir des mesures de sauvegarde. La fédération appelle, en outre, à la mise en place et l'élargissement de la normalisation ainsi que du traçage des produits. Elle espère également voir émerger des filières solides dans le secteur. Pour cela elle propose la mise en place d'un «plan stratégique de confortement qui aboutirait à la mise en place d'un plan stratégique mettant toute la filière FMC, FNBTP, architectes, ingénieurs et promoteurs immobiliers en ordre de bataille».