* De 16,7 %, la participation de l'industrie au PIB national est passée à 19,6 %. * La production industrielle a affiché une évolution de 12 % avec plus de 209 milliards de DH en 2005. * L'année s'est néanmoins soldée par une baisse de 6 % de l'emploi engendré par les grands secteurs. 2005 a été clôturée en beauté pour l'industrie marocaine dont les principaux indicateurs sont au vert. Une année de performance marquée par une évolution de 3 % de la participation au PIB national. De 16,7 %, l'activité industrielle a participé à hauteur de 19,6 % au PIB. Un record réalisé grâce notamment à la performance du secteur agroalimentaire et à l'industrie chimique et parachimique, qui représentent respectivement 7,1 % et 6,5 % du PIB marocain. Seul le secteur du textile et du cuir a enregistré un léger recul passant de 3 % à 2,8 %, notamment à cause du démantèlement de l'Accord multi-fibres. Tout semble bien parti pour réaliser l'objectif de 25 % du PIB à l'horizon 2015, comme l'a annoncé Salaheddine Mezouar, ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'économie. En terme de production industrielle, l'année a connu une évolution totale de 12%, pour s'établir à plus de 209 milliards de DH au lieu de 187 milliards réalisés en 2004. La plus forte évolution, de 24 %, a été réalisée par l'Industrie métallique et mécanique, avec une valeur de 26,67 milliards de DH. L'industrie chimique et parachimique reste en tête avec une production d'une valeur de 83 milliards de DH en 2005, suivie du secteur agroalimentaire avec près de 62 milliards de DH de production industrielle. Une évolution des investissements de 12 % La valeur ajoutée par grand secteur accuse une évolution de 18 %, soit 67,13 milliards de DH. Il est important de signaler que la valeur ajoutée de l'industrie agroalimentaire a littéralement évolué de plus du tiers en comparaison avec l'année 2004 pour s'établir à 24,53 milliards de DH. Seule l'industrie du textile et du cuir affiche un recul de 5 points. L'industrie métallique et mécanique a pour sa part enregistré une évolution spectaculaire de ses exportations ; avec une hausse de 69 % du volume des exportations. Toujours est-il qu'en terme de valeur, le secteur chimique et parachimique reste en tête avec 17 milliards de DH, soit + 15 % par rapport à 2004. Plus de 13 milliards de DH d'investissements ont été injectés dans l'industrie marocaine, avec une hausse globale de 12 %. Et si l'industrie chimique a enregistré un recul de 14 points, l'investissement dans les autres grands secteurs a affiché des évolutions positives, notamment l'agroalimentaire dont l'industrie a accueilli 2,9 milliards de DH d'investissement, soit + 8 % ; idem pour l'industrie du textile et du cuir qui a enregistré une évolution de 13 % des investissements soit 1,55 milliard de DH pour l'année 2005. Mais c'est l'industrie métallique et mécanique qui a enregistré la plus importante hausse, puisque les investissements ont évolué de 195 %, soit 2,59 milliards de DH investis par ce secteur en 2005 contre seulement 880 millions de DH en 2004. Ce secteur a affiché de bons résultats en 2005. L'industrie métallique et mécanique a augmenté sa part de participation au PIB national de 1,8% en 2004 à 2,2 % en 2005; de même que sa production a évolué de 24 points, sa valeur ajoutée a progressé de 11 % et ses exportations de 69 %. «La croissance est bonne en 2005. L'industrie mécanique, métallurgique et électrique étant un secteur transversal qui travaille avec tous les autres secteurs, profite doublement de l'embellie que connaît l'industrie marocaine de manière générale. Les investissements ont également accompagné cette évolution. Ce sont essentiellement des investissements matériels puisque les chefs des entreprises du secteur ont compris l'importance de bien s'équiper pour pallier la concurrence de certains pays d'Asie et d'Europe de l'Est», explique Moulay Youssef Alaoui, Président de la Fédération des industries mécaniques, métallurgiques et électriques. Ce secteur qui compte 1.800 entreprises, emploie 80.000 personnes et place l'élément humain au centre de ses préoccupations, comme le souligne Moulay Youssef Alaoui : «Le facteur humain est central dans nos métiers qui demandent des profils qualifiés et de plus en plus pointus. Et à notre niveau, nous sommes très sensibles au rapport qualité/prix, surtout sur certains secteurs très concurrentiels». Cette embellie s'inscrira-t-elle dans la durée ? «Comme je l'ai expliqué, l'industrie mécanique, métallurgique et électrique est transversale et profite de la croissance des autres secteurs. Le secteur aéronautique enregistre une forte croissance, de même que le secteur high tech, la maintenance, l'hôtellerie, la composition de pièces de voitures tous ces éléments sont de bon augure. Il y a également en perspective l'organisation de rencontres concernant le secteur automobile sur la réalisation des pièces de rechange qui ouvre de nouvelles voies de production. Ceci dit, il y a d'importants investissements à faire sur les deux à trois prochaines années pour concrétiser certains projets et inscrire l'embellie du secteur dans la durée», conclut Moulay Youssef Alaoui. Toujours concernant les investissements, notons au passage que le capital étranger a progressé de 139 % entre 2004 et 2005, passant de 10,37 milliards de dirhams à 24,79 milliards de dirhams avec une forte concentration dans les industries du textile-cuir, la chimie-parachimie et l'électronique-électrique. Les entreprises à participation étrangère réalisent 46 % du chiffre d'affaires et des exportations. Leur valeur ajoutée a atteint 55 millions de dirhams et l'investissement 53 millions de dirhams. Au niveau de la grandeur économique par région, pas de surprise, le Grand Casablanca est de loin la première zone avec 2.686 unités industrielles qui produisent 103,5 milliards de DH avec une valeur ajoutée de 35,6 milliards de DH et 202.306 emplois. L'emploi, petit bémol Si tous les indicateurs affichent bonne mine, ce n'est pas vraiment le cas pour l'emploi qui a enregistré en 2005 un recul de 6 %. L'année marque une baisse de 22 % pour l'agroalimentaire, - 5 % pour le textile-cuir et - 5 % pour l'industrie métallique et mécanique. Seuls les secteurs de la chimie-parachimie et de l'électronique-électrique ont inscrit des hausses de respectivement 5 % et 8 %.