L'entraîneur de l'équipe nationale olympique Mustapha Madih, à l'issue du match nul enregistré en Ouganda, considère que l'apport du joueur professionnel demeure incontournable. Entretien. ALM : Le match contre l'Ouganda était à la portée de l'équipe nationale pourtant vous n'avez concédé qu'un match nul. Pourquoi ? Mustapha Madih : Il est vrai que le match était à notre portée. Les éléments de l'équipe nationale ont créé plusieurs occasions de but, comme vous avez pu le constater lors des extraits de la rencontre diffusés la soirée du dimanche à la télé. Ils ont dominé sur tous les flancs, mais il manquait toujours cette touche décisive pour compléter les actions offensives. La raison majeure est l'absence de certains attaquants professionnels qui ont laissé une sorte de vide au niveau du carré des dix-huit mètres de l'équipe adverse. Notre potentiel offensif fut ainsi nettement réduit. Je pense que si Jaouad Zairi et Marouane Chemmakh étaient présents, le score aurait été tout autre, car il y avait l'amateurisme et un certain laisser-aller de la part de nos attaquants devant les buts adverses . Je dirai que c'est un peu le niveau du championnat national qui se reflète au niveau de la sélection olympique. Sur quatre occasions très faciles que nous avions ratées, deux au moins seraient indéniablement concrétisées. A cela s'ajoute la fatigue du long parcours effectué lors du voyage vers l'Ouganda. D'autant plus que nous allions affronter des adversaires dont nous ignorions beaucoup de choses. Je peux dire maintenant après avoir joué contre tous nos adversaires que nous avons notre propre vision de la suite des qualifications. Autrement dit, les Lionceaux ont maintenant plus de chance pour se qualifier ? D'abord en football, il est toujours difficile de pronostiquer et de se prononcer plus tôt que prévu. Cependant, je peux dire que la victoire de l'Ethiopie contre l'Angola est à notre avantage. Si ce sont les Angolais qui l'avaient emporté nous aurions été obligés de gagner tous les matchs qui nous restent. Maintenant nous allons nous concentrer sur le reste des confrontations. Le Maroc recevra l'Ouganda le 21 février prochain, ensuite nous nous déplacerons en Ethiopie dans les deux premières semaines du mois de mars, et vers la fin du même mois nous recevrons l'Angola. De ce fait, il n'est pas question de rater les deux rencontres qui auront lieu au Maroc, tout en évoluant selon les résultats de tous les matchs du groupe. Mais l'idéal pour nous serait de gagner le match contre l'Ethiopie sur son terrain. Et j'espère que d'ici là j'aurai la possibilité de trancher quant à la présence incontournable de certains éléments professionnels. Vous voulez dire que vous comptez plus sur le joueur professionnel marocain ? Très sincèrement, le joueur professionnel est plus efficace, plus réaliste et plus engagé pour faire son boulot jusqu'au bout. Certes, nous avons un petit groupe assez solide composé de joueurs locaux, mais il faut beaucoup d'entretien pour que leur niveau soit similaire à celui de leurs compatriotes pros. Je vais vous donner un exemple vivant qui démontre que l'amateurisme peut faire défaut à n'importe quel moment de la compétition. L'équipe olympique d'Egypte était extraordinaire lors du tournoi de l'amitié qui a eu lieu au Golfe qu'ils ont emporté haut la main. Mais dimanche dernier ils se sont inclinés sur leur propre terrain devant leurs homologues tunisiens, d'une façon inexplicable mais qui en dit long sur l'absence de la force de caractère chez le joueur amateur et le manque de réalisme. Pour résumer la situation, je dirai que nous avons une équipe bien consolidée et qui a son mot à dire si nous pouvons éviter ces absences impondérables de certains joueurs essentiels.