D'une centaine en 2003, le nombre des personnes parties pour travailler en Espagne est passé à plus de 1200 en 2005 et 2200 l'année suivante. En 2008, 10.000 ouvrières saisonnières sont demandées pour le seul secteur agricole. Une centaine de candidates à l'emploi en Espagne ont été sélectionnées, mardi 12 juin, à Al Hoceima, par l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC). Bénéficiant d'un contrat de travail à durée déterminée (CDD), les ouvrières, originaires de la région d'Al-Hoceima, exerceront des activités agricoles et des travaux domestiques. Quelques jours auparavant, 120 candidates ont été sélectionnées à Ouarzazat pour des CDD dans le secteur agricole en Espagne. Au total, ce sont quelque 4632 candidats, dont 500 candidates qui en sont à leur deuxième saison, qui ont été sélectionnés depuis le début de l'année et ont embarqué pour l'Espagne. 700 autres sont en instance de départ. Depuis l'entrée en vigueur, en 2003, de l'accord sur la main- d'œuvre signé entre le Maroc et l'Espagne en 2001, le nombre des candidats pour des emplois saisonniers ou à durée indéterminée ne cesse de doubler d'année en année, explique Abdelhalim Fatihi, responsable du placement international à l'ANAPAC. Parti de 151 personnes parties en 2003, ce chiffre a facilement atteint 2184 l'année dernière. Ce qui représente un cumul de plus de 8500 candidats partis rejoindre les champs agricoles ou les chantiers de construction ou encore les établissements hôteliers et touristiques espagnols. L'année prochaine, l'ANAPEC table sur une demande de 10.000 ouvrières saisonnières. Ce qui est «une réussite de cette opération», souligne M. Fatihi. À noter que l'opération de sélection se déroule sous la supervision de représentants des services de l'ambassade d'Espagne et des employeurs. Selon M. Fatihi, il y a deux types d'offres d'emploies. Celles concernant des compétences spécifiques ou des profils pointus sont canalisées par l'ANAPEC qui en informe via son site internet ou les espaces emplois de ses agences régionales ou encore par voie d'annonces dans la presse. Il s'agit généralement de contrats à durée indéterminée. Le deuxième type d'offres, des contrats saisonniers, est ouvert à un large public souvent non instruit, comme pour le cas des ouvrières agricoles. Dans ce cas, explique M. Fatihi, le mode d'action change. L'ANAPEC fait, en effet, recours aux services des provinces qui se chargent du volet information. Une commission, qui comprend entre autres les représentants de l'Agence, se charge de recueillir les inscriptions. Une autre commission opère une présélection des dossiers. S'en suit l'opération de recrutement proprement dite en présence des services de l'ambassade d'Espagne, des employeurs et des représentants de l'ANAPEC. Un PV est dressé à la fin de chaque opération et une fois les candidates sélectionnées, des contrats de travail sont signés sur place et l'Agence entame l'opération d'accompagnement des candidates jusqu'à leur embarquement. «C'est une opération qui se fait à l'échelle nationale, précise M. Fatihi, selon des critères et une procédure prédéfinis». L'opération est ouverte à toutes les personnes de sexe féminin, âgées entre 18 et 45 ans, habitant dans le milieu rural et ayant une expérience dans le domaine de l'agriculture. «L'ANAPEC a veillé à ce que l'opération soit transparente», souligne M. Fatihi. «des procédures ont été établies pour sécuriser l'offre et mettre tout le monde en confiance», précise-t-il. Les offres ne concernent pas seulement des activités agricoles, ajoute-t-il. D'autres secteurs comme le bâtiment, les services domestiques, l'hôtellerie et la restauration sont également demandeurs. En ce sens, quelque 350 personnes sont actuellement en instance de départ pour l'Espagne dans le cadre d'une convention signée entre la société d'hôtellerie VIPS et l'ANAPEC.