SM le Roi Mohammed VI a nommé Ahmed Herzenni président du Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH), en remplacement du regretté Driss Benzekri. «C'est un double honneur pour moi, parce que ma nomination dénote de la confiance de SM le Roi Mohammed VI, et puis parce que je succède à quelqu'un de la trempe du regretté Driss Benzekri». Dans une déclaration hier à ALM, à la suite de sa nomination par SM le Roi à la tête du Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH), Ahmed Herzenni a exprimé sa «profonde gratitude» à l'égard du Souverain, sans oublier de témoigner sa reconnaissance pour le rôle crucial joué par celui que l'on surnommait, à juste titre, «l'artisan de la réconciliation au Maroc», Driss Benzekri, décédé le 20 mai dernier à Rabat. La nomination de M.Herzenni ne devrait pas être perçue comme «l'aboutissement» du processus, long et patient, du combat qu'il a mené, aux côtés de ses pairs, pour l'enracinement des droits de l'Homme au Maroc. M. Herzenni affirme prendre la mesure du combat qu'il reste à mener, dans la sérénité et la détermination que tout le monde reconnaît à cet homme rodé par tant d'années de sacrifices en faveur de cette noble cause. C'est ce que SM le Roi n'a pas manqué de relever, lors de l'audience accordée à M. Herzenni jeudi dernier au palais royal de Fès. En exprimant, de nouveau, «sa profonde émotion suite à la disparition cruelle de Driss Benzekri», le Souverain a précisé que «la meilleure consolation après la perte du regretté disparu consiste à poursuivre le combat collectif pour la promotion des droits de l'Homme», soulignant que M. Herzenni possède les qualités requises pour mener à bien cette noble mission, notamment sa «réputation de militant que nous lui avons toujours connue», conjuguée aux «hautes compétences qui lui sont reconnues, autant que son patriotisme loyal et son attachement sincère aux constantes de la Nation». S'agissant des priorités de M.Herzenni, ce dernier compte «poursuivre le travail qui est déjà entamé» : l'indemnisation individuelle des victimes, la réparation collective, et la mise sur pied du Conseil supérieur des Marocains résidant à l'étranger. SM le Roi a donné ses directives à M. Herzenni pour parer au plus urgent, soit la mise en œuvre de la convention relative à la couverture médicale en faveur des victimes des violations graves des droits de l'Homme, par le passé, et le parachèvement des réparations à titre individuel, ainsi que la nécessité d'entamer la mise en œuvre des programmes de réparation collective, en application des recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation (IER). Il s'agit, par ailleurs, d'intensifier les consultations pour que le CCDH puisse finaliser sa conception du projet envisagé pour la mise en place du Conseil supérieur des Marocains résidant à l'étranger. Sur ce point, «les travaux en seraient à leur phase finale», selon M. Herzenni. Né en 1948 à Guercif, Ahmed Herzenni, ancien détenu, est titulaire en 1994 d'un doctorat en sociologie et en anthropologie de l'université du Kentucky (Lexington) aux Etats-Unis. Il a entamé sa carrière professionnelle en tant qu'enseignant au collège (1971-1986) avant d'exercer en tant que chercheur à l'Institut national de recherche agronomique de Settat (1986-1995) et de Rabat et Settat (1997-2006) puis en tant que professeur à l'université Al Akhawayne d'Ifrane (1995-1996). En novembre 2006, il a été nommé par SM le Roi Mohammed VI secrétaire général du Conseil supérieur de l'enseignement. M. Herzenni a, en outre, occupé le poste de secrétaire national de l'association «Appel citoyen» et celui de coordonnateur de l'Observatoire national de la transition démocratique et est fondateur du groupe national de recherche sur la démocratie locale.