Il est bel est bien vivant mais il n'en est pas moins une légende. Jamais le football national n'avait connu un aussi grand gardien et un aussi grand homme. Portrait. Bel homme, une stature qui n'a d'égal que la hauteur de son esprit, un regard accueillant. Un mouvement qui en dit long sur son agilité. Difficile de s'y tromper, il s'agit de Baddou Zaki. Son histoire commence avec le Wydad de Casablanca . Rien n'était facile mais Baddou a su comment s'imposer, ayant pour seul capital sa passion pour le sport, son talent et sa persévérance. 1979 : la chance lui sourit et Zaki est désigné comme keeper de la sélection nationale qui connaît alors une période de renouvellement total. Zaki enregistre des résultats positifs à la Coupe d'Afrique des Nations, au Nigeria en 1982, au terme de laquelle le onze marocain occupa la troisième place et reçut la médaille de bronze. Il aura fallu attendre les éliminatoires de la Coupe du Monde de 1986 pour que le gardien donne le meilleur de lui-même et brille de tout son éclat. Zaki a le bonheur et le mérite d'y prendre part ainsi que pour la Coupe d'Afrique, organisée la même année en Egypte. Le Maroc se qualifie pour les phases finales des deux compétitions, une réalisation unique en son genre dont Zaki est l'un des artisans. Au Mexique 1986, Zaki est au sommet de sa gloire. Le public Marocain a devant lui un joueur d'une élégance et d'une virtuosité incomparables. Il s'impose une fois pour toutes comme un gardien remarquable avec toutes les caractéristiques des grands gardiens internationaux que le football mondial a produits, tels Zoff et Mayer. Il réussit même à repousser un penalty venant du mythique Maradona alors qu'il était capitaine de l'équipe espagnole de Majorque. Zaki est plébiscité par les médias. C'est ainsi qu'il remporta le titre de meilleur joueur africain. Le Ballon d'or d'un gardien en or. Une consécration qui lui ouvre les portes du professionnalisme dans les rangs de l'équipe de Majorque où il est le seul Marocain à être capitaine d'une équipe espagnole. Une statue a même été érigée en son honneur dans cette ville où il est devenu une star et un enfant du pays. De retour au Maroc, il prend les commandes du FUS de Rabat avant d'en devenir l'entraîneur en 1992-1993. A cela s'ajoute son expérience, toujours en tant qu'entraîneur, au sein du Sporting Salé. Avec le Chabab Mohammédia, le jeune technicien s'est attelé à son travail avec le sérieux et la disponibilité qu'on lui reconnaît. Résultat : le rendement de l'équipe commence alors à s'améliorer. Prônant la formation des jeunes, il accomplit un grand travail avec le Kawkab. Son professionnalisme lui vaut le respect des Marrakchis. Ceci sans oublier son bref passage chez les Rouge et Blanc du Wydad. Tout au long de son parcours sportif et là où il passe, on garde de lui l'image d'un homme charismatique, affable et qui n'hésite pas à venir en aide à ses joueurs, parfois même matériellement et à titre personnel. Un homme d'une rare discipline et d'une extrême générosité. La question à se poser est pourquoi une telle pointure du football national ne trouve-t-elle pas une équipe qui fasse appel à ses services. Pourquoi laisser de côté ce que l'on a de mieux pour aller recruter des cadres qui finissent tôt ou tard par décevoir ? Pourquoi ne pas faire de Zaki un adjoint du sélectionneur national, sachant que ça ne pourrait qu'apporter la confiance et la cohésion dont notre formation qui en a plus que jamais besoin? Des question qui, pour l'heure, restent malheureusement sans réponse.