Oujda. Une journée d'étude sur l'usage de la médiation en tant que moyen de résolution des conflits a été organisée le samedi 14 avril. Les premières lignes d'une stratégie ont été tracées. La médiation comme moyen de régulation des conflits sociaux. Et si Oujda se prêtait à cette expérience ? C'est à cette question qu'a été consacrée une journée d'étude organisée, samedi 14 avril, à la Chambre de commerce et d'industrie de la ville. Un débat constructif auquel étaient présents des doyens de facultés, des magistrats, des avocats, des professeurs universitaires et des représentants des autorités locales chargés de suivre les projets de l'INDH. Les associations, premières concernées par les modes alternatifs des règlements de litiges, ont été, bien entendu, également de la partie pour répondre à l'initiative de l'Association orientale pour la promotion d'une culture de la non violence. L'objectif de la journée : appliquer la médiation pour amortir l'ampleur des conflits qui rongent la société et ne trouvent pas facilement leur voie vers la résolution, comme l'a déclaré Soumia Skouri, présidente de la AOCP à l'ouverture de la journée. «En réalité, nous ne sommes pas engagés seulement pour la lutte contre la violence à l'égard des femmes, mais contre tout genre de violence auquel est confrontée notre société. C'est pour cela que nous avons opté pour la médiation avec ses trois configurations : sociale, familiale, et scolaire», a-t-elle tenu à préciser. Entre la non-violence, prônée par cette association et le rôle du médiateur, il s'avère, donc, que le lien est intime et complémentaire même. Cette association opte, dans un premier temps, à développer chez l'individu l'esprit de la médiation, puis, en deuxième temps, à intégrer sa pratique aux différentes approches. Un processus qui nécessitera, logiquement, la formation de médiateurs dont le rôle sera d'assumer pleinement cette tâche. Le centre de médiation, récemment créé, devra assumer la mission du médiateur afin de résoudre des problèmes se rapportant à la vie sociale. Il devra, ainsi, contribuer à la création de postes de travail pour des jeunes dont le profil s'adapte au besoin de la profession du médiateur. Place donc au travail. Après la séance plénière, les participants se sont partagés en trois groupes de travail. Les ateliers devaient permettre, à leur issue, d'identifier les modalités pratiques pour une mise en œuvre du concept. Dans le même cadre, il a été question de tracer les premières lignes d'une stratégie commune de proximité et de mesurer le degré d'implication des belligérants et du médiateur. Le centre d'Oujda devra jouer un rôle essentiel, mais comment s'organisera ce dernier et quels sont les critères de base des différentes formes de médiation ? Des questions auxquelles s'ajoutent celles des conditions matérielles que nécessitera le centre de médiation pour accomplir sa mission et du soutien que devraient apporter les autorités publiques pour soutenir les différentes formes de médiation. Pour ce qui est de la fonctionnalité des centres de médiation, un comité de travail sera constitué en vue de se pencher sur le statut juridique des centres. A l'issue de ces ateliers, le professeur Janati Idrissi de la Faculté de droit Mohamed Premier a déclaré à ALM que «les modes alternatifs de règlement de litiges sont en vogue, car ils apportent un complément pour la justice traditionnelle. Dans un pays comme le nôtre où les juges et les tribunaux sont submergés de dossiers. L'apport du médiateur est d'une importance capitale pour décongestionner les tribunaux. C'est un système qui ne concurrence pas la justice traditionnelle, mais qui la complète». L'usage de la médiation favorise le dialogue et accélère la résolution des différends. C'est un moyen qui permet, bien souvent, d'aboutir à des résultats favorables aux deux parties du conflit. Une bonne médiation garantira très certainement de meilleurs résultats en peu de temps.