«La médiation : facteur de stabilité socio-économique» a été le thème d'une journée d'étude organisée à Tanger. Le Centre international de médiation et d'arbitrage de Tanger (CIMAT) et le Centre régional d'investissement (CRI) de Tanger ont organisé, jeudi 5 juin, une journée d'étude sur la médiation commerciale. Intitulée «La médiation : facteur de stabilité socio- économique», cette journée s'inscrit dans le cadre des travaux du premier séminaire sur la médiation au Maroc qui a eu lieu du 3 au 5 juin à Rabat. Lors de cette manifestation, les intervenants ont souligné l'importance de la nouvelle loi n°05- 08 sur la médiation pour prévenir ou résoudre des litiges interentreprises ou interpersonnels. «Dans le domaine des affaires commerciales ou autres, les personnes morales ou physiques, emportées par le tourbillon des intérêts, rentrent dans la logique de compétition et de conflictualité», a souligné le président du CIMAT, Mohammed Bakkali. «La médiation semble ainsi apporter, a poursuivi M. Bakkali, le remède efficace ; le médiateur dévoile l'intérêt commun des parties en litige et les aide à reprendre à nouveau le dialogue et s'investir dans l'esprit de collaboration à la recherche d'un règlement négocié du conflit», faisant remarquer que «la médiation peut, pratiquement, servir les intérêts des entrepreneurs notamment dans la résolution de ses conflits avec ses partenaires sociaux, ses clients, ses fournisseurs ainsi que ceux liés aux formes sociétaires ou de concurrence déloyale». De son côté, Agnès Travel, universitaire médiateur et membre de la Chambre professionnelle de la médiation et de la négociation (PMN- France), a défini les trois éléments du conflit. «L'élément affectif ou émotionnel du conflit qu'on néglige souvent mais qui devrait être considéré comme le plus important, car il permet de connaître les souffrances endurées et les moyens de les surpasser avant toute négociation. Il y a l'élément juridique qui concerne le lien de droit qui existe entre les parties en litige et enfin l'élément technique qui est lié aux modalités financières et organisationnelles». «Le législateur français a beaucoup légiféré en matière de la médiation. Nous trouvons un nombre considérable de médiateurs dans des domaines spécialisés dont le médiateur de la République, le médiateur bancaire, le médiateur en assurances, le médiateur national de l'énergie», a explique Mme Travel. Et de souligner que le Maroc qui est en pleine modernisation économique et institutionnelle est en avance dans le domaine de la médiation. «Le développement de la culture de dialogue dans ce pays permet la promotion de la pratique de la médiation au Maroc».