Oujda. La campagne agricole dans la région de l'Oriental est quelque peu compromise notamment par le retard dans l'avènement des pluies. Le déficit est de l'ordre de 22 millimètres par rapport à la moyenne des dix dernières années qui gravitait autour 174 millimètres. Les dernières précipitations (du 26 mars au 3 avril 2007) qu'a connues la région de l'Oriental sont bonnes pour les cultures maraîchères et l'arboriculture, mais sont insuffisantes pour les parcours pastoraux et sans effet bénéfique pour les céréales, selon la Direction provinciale de l'agriculture (DPA) d'Oujda. Des hauteurs pluviométriques variées ont été enregistrées dans les cinq centres de travaux dépendant de la DPA d'Oujda. Ainsi, on a enregistré 42,5 millimètres à Labsara, 33,8 à Bouchtate , 21 à Taourirt, 42,5 à Laayoune et 21,5 à Ain Beni Mathar. La moyenne générale enregistrée jusqu à fin mars est de l'ordre de 152 millimètres pour l'ensemble de la province, soit des apports au dessous d'une saison normale. Le déficit enregistré est de l'ordre de 22 millimètres par rapport à la moyenne des dix dernières années qui gravitait autour 174 millimètres. «Cette saison est caractérisée par un retard des pluies avec une insuffisance marquée dans tout l'Oriental. Cette situation a été aggravée par les gelées des 23 et 24 mars dernier», explique à ALM Omar Taji, un agriculteur de la région. «A cela, poursuit-il, s'ajoutent les températures élevées des journées qui contribuent à plus d'évaporation et la baisse de la température nocturne qui est aussi fatale pour l'agriculture». Sans ambages, il affirme que devant un tel constat, la situation en général est fortement compromise». Même son de cloche chez les agents de la DPA d'Oujda qui précisent que la température basse enregistrée durant le mois de mars dernier «a affecté négativement la croissance agricole». «Il faut dire que les précipitations de la dernière semaine du mois de mars, ont permis une petite reprise de la croissance végétale», précise Mohamed Harkouss, chef de service de la production agricole de la DPA d'Oujda. «Ces précipitations, a-t-il ajouté, sont aussi utiles pour les végétations spontanées et surtout pour les arboricultures notamment les amandiers et les oliviers». Dans le même ordre d'idées, Mohamed Harkouss indique que les cultures maraîchères, notamment les légumes et les primeurs, «bénéficieront de ces pluies». Catégorique, il affirme toutefois que pour les céréales, «on peut qualifier la saison de médiocre». Pour lui, la rentabilité «ne dépassera guère les cinq quintaux par hectare dans les meilleurs cas». Les précipitations de la dernière semaine sont certainement profitables pour l'ensemble de l'Oriental sans pour autant être d'un apport déterminant pour les sources d'eau et la nappe phréatique. Elles sont aussi bénéfiques pour les parcours pastoraux et les végétations spontanées qui serviront de nourriture pour le cheptel, constitué essentiellement d'ovins et de caprins. Le retard manifeste observé, au niveau des pluies automnales et hivernales, a beaucoup influencé la superficie emblavée. Les zones emblavées n'ont pas dépassé 97 000 hectares ensemencés sur un total de 173000 hectares. Ce qui représente 56% de la surface exploitable. «Plusieurs fellahs n'ont pas préparé leurs terres pour l'actuelle campagne agricole et ont tout simplement préféré la mise en repos en attendant des jours meilleurs», indiquent Abdellah Miri et Rahouti Mohamed, techniciens principaux qui s'occupent de la collecte des données à la DPA d'Oujda. Ces deux techniciens qui rappellent avec une pointe d'amertume que les sécheresses successives «découragent les agriculteurs», font observer que «le cycle des secheresses intervient deux années sur cin». Même pour l'élevage, les dernières pluies restent insuffisantes, il faut qu'il y'ait d'autres apports de pluie surtout au niveau d'Ain Beni Mathar, région réputée pour la variabilité de ses parcours pastoraux et la qualité de son bétail. Abdellah Miri et Rahouti Mohamed concluent leurs propos sur une note d'espoir en soulignant que les pluies du mercredi 4 avril «qui ne sont pas encore recensées, modifieront positivement la donne».