Les deux candidats arrivés en tête au premier tour de l'élection présidentielle mauritanienne ne se sont pas donné du répit. Ahmed Ould Daddah et Sidi Ould Cheikh Abdallahi multiplient les contacts pour sceller des alliances. Après avoir passer l'obstacle du premier tour des élections présidentielles mauritaniennes, Ahmed Ould Daddah (figure de proue de l'opposition à l'ancien régime) et Sidi Ould Cheikh Abdallahi (issu de l'ex-majorité présidentielle) se sont lancés en quête d'accords avec les candidats malheureux pour mieux préparer le terrain. Le jeu des alliances sera, en effet, déterminant pour le second tour prévu le 25 mars. Samedi 17 mars, Zeine Ould Zeidane, arrivé en troisième position au premier tour avec 15,28%, s'est prononcé en faveur du candidat Sidi Ould Cheikh Abdellahi, après, précise-t-il lors d'une conférence de presse, «des discussions avec les deux candidats et des négociations engagées uniquement avec le candidat Ould Cheikh Abdellahi». Cet accord, explique l'ex-gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie, offrira à sa mouvance «la prise en compte du programme qu'elle a défendu, notamment la réhabilitation de l'Etat, le renforcement de l'égalité et de la justice sociale» en plus de sa «participation à la gestion de l'Etat». Ahmed Ould Daddah, pour sa part, a pu obtenir le soutien du candidat du Parti pour la liberté, l'égalité et la justice (PLEJ) Bâ Mamadou Alassane. Ce dernier, rappelons-le, avait recueilli au premier tour 0,55% des suffrages. Dans un communiqué rendu public samedi à Nouakchott, le PLEJ appelle ses militants et sympathisants à voter Ould Daddah, rappelant avoir mené «avec courage, détermination et constance un combat contre un système qui a pratiqué à l'égard de la communauté négro-mauritanienne une grave politique de répression, d'oppression, d'exclusion et de racisme d'Etat ayant porté un grave préjudice à l'unité nationale et à la cohésion sociale». Le PLEJ, qui dit refuser de faire un choix de nature à perpétuer un tel système, déclare se réjouir des réponses apportées par Ahmed Ould Daddah à ses préoccupations à l'occasion d'une rencontre, tenue vendredi 16 mars. Ahmed Ould Daddah a réussi également à avoir l'appui du Rassemblement pour le dialogue des nationalités (RDN), une organisation de la diaspora créditée d'une grande influence dans la vallée du fleuve. Samedi soir, Mamadou Samba Diop Murtudo, le port-parole du mouvement, a estimé que Ahmed Ould Daddah «est le candidat véritable porteur de changement». En conséquence, le RDN demande à ses militants de l'intérieur et de l'extérieur de «le soutenir fortement». Le second tour opposera, dimanche 25 mars, Sidi Ould Cheikh Abdallahi à Ahmed Ould Daddah. Une ultime étape du processus de restitution du pouvoir aux civils après le coup d'Etat militaire d'août 2005. Il est programmé que les deux candidats s'affronteront mercredi 21 mars et vendredi 23 mars au cours de débats politiques en direct à la télévision et à la radio nationale (en arabe et en français). Un candidat malheureux appelle au vote «neutre» Le candidat malheureux du Parti mauritanien pour le renouveau (PMR) à l'occasion du premier tour de l'élection présidentielle, Rachid Ould Mustapha a appelé, samedi, ses militants et sympathisants à voter «neutre» lors le second tour du scrutin, le 25 mars. Ce deuxième round mettra aux prises Sidi Ould Cheikh Abdallahi et Ahmed Ould Daddah, dont les programmes «n'ont pas convaincu» Ould Mustapha. Il a ajouté que lui et sa formation refusent «tout marchandage avec des politiciens opportunistes». Richissime homme d'affaires mauritanien opérant dans le diamant en Angola, Rachid Ould Mustapha avait réalisé un score de 0,27% de suffrages durant le premier tour.