Les experts des délégations des pays membres du Conseil de sécurité ne sont toujours pas parvenus, malgré plusieurs réunions, à un accord sur un projet de résolution sur le Sahara marocain. Les pourparlers ont été reportés sine die. Cette situation de blocage résulte de l'absence de consensus sur le projet de résolution américaine visant à imposer le nouveau plan Baker. La diplomatie marocaine est appelée à maintenir la pression, avant la date butoire du 31 juillet, pour faire valoir la légitimité de notre position. La semaine prochaine sera décisive pour l'affaire du Sahara marocain devant les Nations Unies. Le mandat de la MINURSO expirant le 31 juillet, le Conseil de sécurité est tenu de prendre une décision sur le maintien ou le retrait de la mission onusienne avant cette date. Dans les coulisses de la haute instance de l'ONU, l'on s'attend à une prorogation allant jusqu'au 31 octobre. Mais, au-delà de cette formalité, le Conseil de sécurité devra trancher sur la solution à adopter pour mettre un terme à ce conflit. À ce propos, tout semble indiquer que le nouveau plan Baker est en voie d'être adopté par les membres du Conseil de sécurité comme solution et l'imposer aux parties. Une décision qui serait sans doute une première dans les annales de l'organisation universelle. Car, elle se ferait au détriment de la légalité internationale puisque contraire aux principes et aux stipulations de la charte de l'ONU. Rappelons que, depuis le vendredi 11 juillet, les experts des délégations des quinze pays membres du Conseil de sécurité se réunissent régulièrement à huis clos pour débattre sur un projet de résolution présenté par le représentant permanent des Etats-Unis appelant à l'adoption du nouveau plan Baker comme solution unique pour l'affaire du Sahara et de l'imposer aux parties concernées. L'initiative américaine avait bénéficié du soutien de l'Espagne qui assume durant le moins de juillet la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU. Toutefois, des informations recueillies auprès de sources proches des délibérations du Conseil de sécurité indiquent que l'éventualité d'imposer le plan Baker serait de plus en plus écartée par les experts qui se réunissent depuis mercredi dernier. Plusieurs délégués des pays membres du Conseil ont affirmé que la réunion n'a pas permis de dégager un accord sur le projet de résolution tendant à faire entériner le plan Baker. Les membres du Conseil de sécurité seraient toujours opposés sur la suite à donner audit plan. Ne pouvant espérer parvenir à un accord, les experts ont ajourné leurs consultations sans qu'aucune date ne soit fixée pour leur poursuite. Durant les débats, le projet de résolution a été passé en revue à la lumière des amendements proposés, sans parvenir à un accord sur la substance des paragraphes traitant de la dernière proposition de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara. Certaines délégations se seraient opposées, affirme-t-on de source proche aux négociations, au cours de la réunion de mercredi, à toute formulation qui ferait entériner par le Conseil de sécurité la dernière voie de solution proposée par Baker et demander aux parties de la mettre en œuvre. Cette nouvelle orientation est sans doute le fruit de la mobilisation marocaine pour manifester aux pays membres du Conseil le rejet unanime des Marocains du projet de résolution hispano-américain. Gouvernement, partis politiques, société civile et médias ont exprimé haut et fort leur opposition ferme à toute solution dans le Sahara ne respectant pas la souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud. Ainsi, la diplomatie marocaine, bien que surprise par l'attitude des Etats-Unis devenus soudain hostiles aux intérêts du Royaume, a réagi immédiatement contre la proposition américaine en multipliant les contacts au sein du Conseil de sécurité et en appelant les amis du Maroc au sein de l'instance onusienne à s'opposer à cette résolution. Une position que la France, principal allié du Maroc, allait afficher aussitôt après en annonçant par la voix du porte-parole du quai d'Orsay que la France estime que la solution du conflit doit être acceptée par toutes les parties. Veillant personnellement au suivi des développements du dossier, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a entrepris des contacts avec les chefs d'Etat de pays membres-permanents du Conseil de Sécurité, ainsi qu'avec le président du gouvernement espagnol, qui assure actuellement la présidence du Conseil de sécurité. Les entretiens téléphoniques du Souverain ont exprimé le refus du Maroc de toute solution qui ne respecte pas la souveraineté du Royaume sur ses provinces du sud. Une position adoptée et défendue par toutes les formations politiques marocaines. Réagissant aux consultations engagées depuis le 18 juillet au Conseil de sécurité de l'ONU sur les dernières propositions de James Baker sur le Sahara, les partis politiques marocains ont exprimé leur rejet de toute manœuvre destinée à porter atteinte à l'intégrité territoriale du Maroc. Enfin, il est évident que les Marocains s'opposent unanimement à toute proposition de solution ne garantissant pas l'intégrité territoriale du Royaume. Un message clair à l'adresse de ceux qui cherchent à imposer une voie de solution fermement rejetée par le Maroc.