Une commission parlementaire britannique a critiqué le boycott du Hamas. Elle juge cette attitude contre-productive et estime qu'elle pourrait mener vers la recrudescence des violences au Proche-Orient. Une commission parlementaire a critiqué dans un rapport, publié mercredi 31 janvier, l'isolement imposé par l'Occident au gouvernement palestinien dirigé par le Hamas. La commission juge cette attitude contre-productive et estime qu'elle pourrait mener vers la recrudescence des violences. «La communauté internationale a raison de mettre la pression sur le Hamas pour changer ses positions hostiles au processus de paix, mais il vaudrait mieux que cela soit obtenu par le dialogue et la persuasion plutôt que par l'isolement » du gouvernement palestinien, affirme la commission au développement international de la Chambre des communes britannique. Malcolm Bruce, président de la commission, estime que la communauté internationale avait créé une situation dangereuse dans laquelle le Hamas ne rend de comptes ni à la population ni à l'Autorité palestinienne. Le boycottage de l'actuel cabinet palestinien n'a servi, selon ce rapport, qu'à rapprocher le mouvement islamiste de l'Iran. « Le Hamas a maintenant des liens plus étroits qu'il y a deux ans avec des gouvernements comme celui de l'Iran. Nous ne pensons pas qu'il s'agisse là d'un résultat que recherchait la communauté internationale », écrit le rapport. Ce rapport britannique remarque que le mécanisme international provisoire, conçu pour fournir une aide directe aux Palestiniens tout en continuant à boycotter le Hamas, est insuffisant face à la crise. « Accroître l'aide des donateurs n'est pas la réponse aux problèmes auxquels sont confrontés les Palestiniens », souligne-t-il. La commission invite, toutefois, la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu'il respecte l'engagement qu'il a pris en novembre 2005, de faciliter les déplacements des personnes et des biens à l'intérieur des territoires palestiniens. Elle propose que la Grande-Bretagne incite l'UE à envisager la suspension de l'Accord d'association (un accord commercial préférentiel avec Israël) jusqu'à ce que ces déplacements s'améliorent. Pour Malcolm Bruce, la Grande-Bretagne ne doit pas se contenter de retenir son souffle dans l'espoir d'une avancée dans le processus de paix. «Au cours de notre histoire, nous avons parlé à des organisations terroristes comme l'IRA. Ce type de contact doit avoir lieu (avec le Hamas)», a-t-il lancé. Le gouvernement palestinien a, pour sa part, salué dans un communiqué les conclusions de ce rapport. « Le gouvernement exprime son profond soulagement devant la position positive de la Commission au développement international de la Chambre des communes », a affirmé le cabinet dirigé par le Hamas. Saluant une «démarche courageuse» de la Chambre des communes britanniques, le gouvernement a appelé l'Occident à revoir sa politique de «boycott et d'isolement» à son égard. Gaza : les otages du Hamas et du Fatah libérés Les dizaines de militants du Hamas et du Fatah, enlevés ces derniers jours dans la bande de Gaza lors de la dernière vague de violences partisanes, ont été libérés, ont indiqué mercredi des responsables des deux mouvements. «Hier soir, nous avons commencé à appliquer l'accord entre le Fatah et le Hamas et les otages des deux côtés ont été échangés», a affirmé le porte-parole du mouvement islamiste Ismaïl Radwane. Lundi, le Hamas et le Fatah ont conclu un cessez-le-feu, globalement respecté, après quatre jours d'affrontements sanglants qui ont fait 35 morts et une centaine de blessés depuis le 25 janvier. L'accord de cessez-le-feu prévoit le retrait des hommes armés des rues, la libération d'activistes enlevés par les deux formations, la fin des campagnes d'incitation et la remise aux autorités des éléments «soupçonnés d'implication dans des meurtres».