L'association «Itqane» pour la formation et le perfectionnement du savoir-faire féminin poursuit son action sur le terrain. Mettant à profit les programmes d'encadrement et de financement gouvernementaux, elle annonce l'ouverture d'un nouveau centre de formation aux métiers de la couture traditionnelle. «L'INDH, moi j'y crois et les jeunes filles que nous entreprenons de former à la couture traditionnelle encore plus!» Jamila Bouayad, présidente de l'Association «Itqane», est manifestement heureuse d'annoncer l'ouverture d'un nouveau centre de formation de l'association. Ce dernier vient d'être créé à Hay Qods, à Sidi Bernoussi, Casablanca, dans le cadre de l'Initiative nationale pour le développement humain, dans des locaux mis à la disposition de l'association par la préfecture de Sidi Bernoussi. Ce centre aura pour fonction de former des jeunes filles et femmes âgées de quinze à trente ans, justifiant du niveau du certificat d'études, à la confection de vêtements traditionnels féminins. Elles seront initiées et formées au stylisme, au modélisme et à la broderie. Pendant deux ans, les bénéficiaires de ce programme seront encadrées par des «mâalmate», autrement dit des femmes parvenues à un degré de maîtrise professionnelle suffisant pour transmettre leur savoir-faire à des apprenties. La formation comporte également une partie théorique, consacrée à la création et à la gestion d'entreprises coopératives. À l'issue de ces deux années, les bénéficiaires de ce programme seront donc en mesure de s'installer à leur compte, dotées d'un diplôme et surtout d'une réelle opportunité d'insertion sociale, dans l'esprit de la dynamique engagée de développement humain. Le centre «Itqane» de Sidi Bernoussi entamera son activité avec cinq formatrices et une vingtaine d'apprenties. Il constitue une nouvelle concrétisation de l'objectif global de l'association, qui vise l'amélioration des conditions de vie des femmes en renforçant leur intégration socio-économique par la valorisation, l'organisation et la promotion de leurs savoir-faire et de leurs produits. Les activités de l'association se répartissent en trois volets : recueillir et développer un savoir-faire existant et mettre en place des centres régionaux opérationnels, incubateurs de coopératives et petites entreprises afin de constituer un tissu de production organisé et fiable par région ; concevoir des programmes de formation spécifique et veiller à leur réalisation ; créer des espaces pour la mise en valeur et le développement des produits réalisées par les femmes. Le principal résultat attendu est la migration progressive des femmes du secteur informel vers le secteur formel. Le nouveau centre ainsi créé, qualifié d'incubateur dans la mesure où il délivre des formations diplômantes, s'inscrit également dans le cadre du programme de formation par apprentissage lancé il y a près d'une dizaine d'années par le ministère de l'Artisanat. Il permet ainsi de faire bénéficier les formatrices associées à ce programme de la dotation de 250 DH par apprentie formée, instituée par ce ministère. Il permet surtout à l'association «Itqane» de dynamiser l'action des trois autres centres déjà fondés à El Jadida, Mohammédia et Casablanca-Bourgogne. L'occasion pour Jamila Bouayad de rappeler que son association compte également parmi son réseau deux coopératives et deux «familles», c'est-à-dire des regroupements d'artisans n'ayant pas encore le statut de coopératives. Quant à l'enveloppe financière ayant permis l'ouverture de ce nouveau centre de formation de couturières traditionnelles en vue d'en faire des femmes entrepreneurs accomplies, elle se monte à près de 500 000 DH alloués au titre de l'INDH, à quoi vient s'ajouter l'aide de l'UNESCO pour le financement du consommable, à hauteur de 50 000 DH.