La tension revient à la prison de Kénitra où plus de 80 détenus salafistes observent une grève de la faim. Ils protestent contre ce qu'ils appellent les fouilles abusives de vendredi dernier. L'AMDH demande l'ouverture d'une enquête. La tension est de retour à la prison de Kénitra où plus de 80 détenus salafistes ont initié une grève de la faim depuis vendredi dernier. Selon l'association "Annassir", ces derniers ont choisi la grève de la faim pour protester contre des fouilles, qu'ils jugent abusives, menées vendredi dernier par les gardiens de la prison soutenus par des renforts dépêchés par d'autres établissements pénitentiaires. Les grévistes jugent également que la direction de la prison a porté atteinte à plusieurs des acquis qu'ils sont parvenus à arracher précédemment ; notamment en ce qui concerne l'ouverture des cellules et le temps imparti à la récréation. Les détenus salafistes n'ont notamment pas admis d'avoir été répartis en deux groupes, mais aussi les décisions punitives prises à l'encontre de plusieurs d'entre eux dont Hicham Alami, Miloud Mandhour et Hicham Ouafik. Selon "Annassir", 62 familles ont signé des pétitions qui ont été remises au ministre de la Justice, au CCDH (Conseil consultatif des droits de l'Homme) et au directeur de l'administration pénitentiaire. Les familles des détenus salafistes avaient d'ailleurs massivement rallié cette prison mardi dernier pour s'enquérir de la situation des leurs, indique la même source qui affirme que tout le monde s'interroge sur les "motivations du raid" mené contre les détenus salafistes. Pour sa part, l'AMDH (Association marocaine des droits de l'Homme) vient de saisir le ministre de la Justice pour demander la constitution d'une commission d'enquête sur les derniers événements à la prison de Kénitra et ce sur la base de plaintes reçues des familles des concernés. Le climat s'était envenimé depuis le 19 décembre dernier depuis que des officiers de la police judiciaire y ont été dépêchés, sur ordre du Parquet, pour interroger un groupe de détenus qui avaient anticipé la dernière fête d'Al Fitr marquant la fin du mois de Ramadan. Selon Abderrahim Mouhtade, président d'"Annassir", le temps était mal choisi pour ces nouvelles "exactions" contre les détenus de la Salafiya surtout que ces derniers événements coïncident avec la fête du sacrifice. Pour M. Mouhtade, une solution doit être trouvée pour désamorcer cette nouvelle crise. La prison civile de Kénitra abrite un important "contingent" de détenus salafistes, environ 126 personnes condamnées pour des actes liés au terrorisme et au 16 mai 2003. Ils étaient parvenus à imposer leurs propres lois au détriment des autres prisonniers et des gardiens de la prison. Toutefois, ils ont perdu en organisation depuis que les "meneurs" ont été disséminés sur d'autres établissements pénitentiaires. Hassan Kettani se trouve actuellement à la prison de Salé au moment où Abou Hafs (Abdelouahhab Rafiki) est toujours incarcéré à Fès.