Les organismes gestionnaires de l'assurance-maladie obligatoire et les établissements des soins hospitaliers publics ont signé, vendredi à Rabat, une convention permettant aux hôpitaux publics de traiter au moins 30 % des dépenses générées par ce régime. Les dispositifs de l'AMO (Assurance maladie obligatoire), d'ores et déjà mis sur les rails, se confortent par de nouveaux réglages. Dorénavant, les hôpitaux publics auront la possibilité de traiter au moins 30 % des dépenses générées par la mise en œuvre de ce régime, alors que jusque-là, seuls 5% des dépenses de la CNSS (Caisse nationale de la sécurité sociale) et de la CNOPS (Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale) vont au secteur public, qui représente pourtant 90 % de la capacité litière hospitalière du Royaume. C'est le point fort de la convention qui vient d'être signée, vendredi à Rabat, par les organismes gestionnaires de l'AMO et les établissements publics de soins et d'hospitalisation. Ce texte définit, par ailleurs, les relations entre les organismes gestionnaires, en l'occurrence la CNOPS et la CNSS, et les établissements publics de soins et d'hospitalisation, et fixe définitivement la tarification nationale de référence dans ces structures. Les signataires s'engagent, en vertu de cette convention, à garantir aux bénéficiaires l'accès aux soins et à améliorer progressivement la prise en charge des patients. Ils s'engagent également à assurer une «maîtrise médicalisée des dépenses, par l'application concertée des références médicales nationales qui leur sont opposables, des protocoles de soins ayant fait l'objet d'un consensus national et de tous les outils instaurés dans le cadre de la couverture de maladies obligatoire de base». Le malade n'aura dorénavant plus besoin, en cas d'urgence, d'attendre que les gestionnaires de l'AMO, CNOPS et CNSS, répondent à sa demande. En outre, les signataires s'assignent pour objectifs de mettre en œuvre un dispositif de coordination et de continuité des soins dans le but d'améliorer la qualité de ceux-ci et l'utilisation efficiente des ressources. Rappelons que la mise en œuvre de l'AMO devrait permettre de générer un flux financier de près de 6 milliards de dirhams. Le ministre de la Santé, Mohammed Cheikh Biadillah, qui avait annoncé ce chiffre, avait, par ailleurs, émis le vœu de voir les recettes des hôpitaux passer de 300 millions à 2 milliards de dirhams annuellement, affirmant que ces entrées supplémentaires vont permettre l'amélioration de leur fonctionnement et le renouvellement de leurs équipements biotechnologiques. Cette convention, signée par Chakib Tazi, directeur de l'Agence nationale de l'assurance- maladie (ANAM), Saïd Hmidouch, directeurs de la CNSS, Abdelaziz Adnan, directeur de la CNOPS et Abdelali Belghiti Alaoui, directeur du département des hôpitaux au ministère de la Santé, vient s'ajouter à trois autres conventions que les organismes gestionnaires avaient conclues avec les biologistes, les médecins et établissements de soins du secteur privé et l'Ordre national des chirurgiens-dentistes. Notons également que la cérémonie de signature de cette convention a coïncidé avec l'ouverture d'une journée d'information et de formation des acteurs hospitaliers pour la vulgarisation des modalités de la mise en œuvre de l'AMO au niveau des hôpitaux publics. Quelque 450 professionnels, représentant l'ensemble des hôpitaux et délégations du ministère de la Santé, ont pris part à cette manifestation qui s'est déroulée au siège du Conseil national de l'Ordre des médecins et qui a été notamment marquée par la présentation de la nouvelle convention.