Les organismes gestionnaires de l'AMO et les établissements des soins hospitaliers publics signent une convention. Un consensus autour de la tarification nationale est scellé pour le secteur public. Les points sur les «i». L'Agence nationale de l'assurance maladie (ANAM) réunit, ce vendredi au siège de l'Ordre national des médecins à Rabat, les organismes gestionnaires (CNOPS et CNSS) et les établissements publics de soins et d'hospitalisation autour de la même table. A l'ordre du jour : signature d'une convention qui fixe la tarification nationale de référence (pour ces établissements) et régit les relations entre les différentes parties afin que l'Assurance maladie obligatoire (AMO) puisse se déployer sans embûches. Car, il y en a tellement qu'il est devenu urgent de les résoudre dans les plus brefs délais. «Les hôpitaux sont contraints de gérer beaucoup de problèmes, dont le retard de remboursement par la CNOPS ou encore le manque de transparence des tarifications qui amplifie la corruption au sein des établissements publics. Cette convention met un terme à tout cela», déclare le responsable de la direction des hôpitaux et soins ambulatoires, le Dr. Abdelali Belghiti Alaoui, un des signataires primordiaux de la convention. D'après ce responsable, la CNOPS représente 10% des ressources hospitalières, dont ces établissements ont besoin pour combler leurs dépenses. Pour 2007, il faudra, pour ces derniers, un budget de 78 millions de dirhams en matière d'approvisionnement en médicaments. Du coup, il est de l'intérêt des hôpitaux d'assurer une fluidité «relationnelle» avec la CNOPS pour que les bénéficiaires de prestations de soins soient, également, servis comme il se doit. «Toute personne venue se soigner aura le droit de déposer une plainte contre tout type d'abus ou de problème. La tarification fixe de toutes les prestations sera affichée partout dans les hôpitaux», souligne Dr. Belghiti Alaoui. Plusieurs avantages, en somme, pour que les établissements publics puissent enfin redorer leur blason. Car, la partie pratique de l'AMO en dépend très étroitement. L'ANAM, qui joue le rôle d'arbitre dans cet engagement multilatéral, arrive au bout de négociations marathoniennes durant lesquelles elle a réuni tous les professionnels du secteur pour « préparer le terrain ». A présent, c'est chose faite, assure le directeur général de l'ANAM, Chakib Tazi : «Le contenu de la convention a été négocié et a fait l'objet d'un consensus. Toutes les modalités opérationnelles devant faciliter l'exécution de la couverture médicale obligatoire ont été, également, définies. Cette convention est une base qu'on instaure». «Une base» dans laquelle les principes de l'AMO représentent un fil conducteur. Les parties signataires s'engagent, d'une part, à garantir, à tous les bénéficiaires l'accès aux soins et l'amélioration de la prise en charge. Ils auront, d'autre part, à mettre en application la maîtrise médicalisée des dépenses en se référant aux outils instaurés dans le cadre de l'AMO, dont la tarification fixe et définitive. « On ne dira plus aux citoyens venus se soigner dans un hôpital d'aller acheter des consommables », insiste M. Tazi. La prise en charge du malade prime et il n'est plus question, en cas d'urgence, d'attendre que les gestionnaires de l'AMO, CNOPS et CNSS, répondent à la demande du patient en 48h pour le premier et en 24h pour le second. «Le plus important après cette étape, c'est d'assurer le suivi qui devra garantir la bonne marche du processus», précise le directeur général de l'ANAM. C'est une nécessité qui figure sur la liste des engagements clairement soulignés dans la convention. Celle-ci exige des partenaires de mettre en place un dispositif de coordination et de continuité des soins. «Un comité de suivi sera constitué et devra démarrer son travail dès janvier prochain pour veiller à l'application des engagements», indique M. Tazi soulignant que l'ANAM y participera activement. Toutes les parties de la convention seront donc représentées dans ce comité de suivi qui devra se réunir une fois chaque trimestre. Il devra évaluer l'état d'avancement des choses, mais aussi intervenir en cas de problème. C'est un rôle de « contrôleur » et de « policier » qu'il devra jouer sous l'égide de l'ANAM. 450 participants représentant l'ensemble des hôpitaux et délégations du ministère de la Santé à travers le Royaume sont conviés au séminaire prévu après la signature de la convention. Il est question de les informer et de les former aux moyens de concrétiser les principes de l'accord. Car, c'est de l'adhésion de tous que dépend le changement. Question de compétitivité La santé publique a la ferme intention de faire de la concurrence au secteur privé. La CNSS qui assure la couverture médicale des salariés du secteur privé est signataire de cette convention. Cela devra permettre à ces salariés de venir se soigner dans les établissements publics et profiter des tarifs bas qu'offre le secteur public. La tarification qu'adoptera ce dernier est très compétitive. Quelques exemples des prestations les plus fréquentes : l'accouchement est à 500 DH, l'hémodialyse à 400 DH et le scanner à 700 DH.